Une carrière devenue parc de loisir : la transformation radicale du volcan de Lemptégy

Attraction touristique majeure du Puy-de-Dôme, le Volcan de Lemptégy a accueilli plus de deux millions de visiteurs depuis son ouverture. Pourtant au début, il s'agissait que d'une carrière de pouzzolane que ses propriétaires ont transformée en site touristique. Un pari osé mais réussi.
 

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En 2018, 108 000 visiteurs, touristes, scolaires, scientifiques ou groupes du troisième âge sont venus découvrir le volcan de Lemptégy, à Saint-Ours-les-Roches (Puy-de-Dôme), ce qui le place parmi les sites touristiques majeurs du département.

Pourtant, au départ, le site abritant une activité très différente : une carrière installée dans un volcan après la seconde guerre mondiale pour exploiter la pouzzolane. La famille de l'actuel exploitant, Philippe Montel, a pris possession des lieux en 1972 : "A l'époque, mon père était client de cette carrière. L'ancienne propriétaire lui a demandé si ça l'intéressait d'acheter la concession du volcan. Après quelques jours de réflexion, il a dit oui et il est devenu exploitant du volcan de Lemptégy."

Les scientifiques venaient régulièrement pour étudier les lieux

Jean-Louis Montel devient donc carrier. Mais au fil des années, les chercheurs et vulcanologues clermontois sont de plus en plus nombreux à manifester leur intérêt pour le site car le trou creusé dans le volcan permet de voir tout ce qui compose l'intérieur de l'édifice. "Les scientifiques, notamment de la faculté de Clermont-Ferrand adorent ces lieux car ils voient bien les différentes couches. Ils venaient régulièrement. On avait des professeurs qui venaient de Paris, qui demandaient l'autorisation à mon père pour visiter."

Un trésor pour les scientifiques

Au fil du temps, la famille Montel prend conscience du trésor scientifique que représente la carrière. "Un scientifique de la faculté de Clermont-Ferrand a commencé à faire comprendre à mon père qu'on avait découvert ici beaucoup de choses qu'on ne voyait nulle part ailleurs. A ce moment-là, il y avait deux façons d'agir. Soit, la plus courante, les carriers qui se disent "je ne veux pas de scientifique car ils vont m'empêcher de travailler, d'exploiter", soit celle de mon père, qui a choisi d'écouter le scientifique et d'apprendre ce qu'ils découvrait. Pendant des années, ces deux hommes se sont compris et ça a donné à mon père l'idée d'ouvrir au public."

Les démarches d'autorisation sont entreprises à la fin des années 80. Le 10 juillet 1992, la carrière ouvre au public sous le nom de "Volcan à ciel ouvert". "Je m'en rappelle très bien, j'étais en train de poser un panneau pour dire qu'on pouvait visiter le volcan. Le panneau était en 4 parties et je n'avais pas fini de poser la totalité que j'ai vu un clignotant, une voiture qui s'arrêtait pour visiter. C'était vraiment magique !"

Les machines tournaient alors que les visiteurs étaient là

Au départ, les visiteurs cohabitent avec l'exploitation de la pouzzolane. "Habituellement, les autorisations pour les carrières imposent d'interdire l'accès au public. Ici, on a continué à exploiter le volcan. Les machines tournaient alors que les visiteurs étaient là."

Mais fin 2005 la poursuite des deux activités semble difficilement conciliable. En 2006 Philippe Montel décide d'arrêter l'exploitation de la pouzzolane, pourtant largement rentable. "On avait le droit de continuer à le creuser, mais on avait découvert tellement de choses fabuleuses qu'on voulait les préserver et pouvoir les montrer au public. Si on avait continué d'exploiter, on aurait détruit des choses importantes, on aurait eu un volcan plat. J'ai passé des nuits pas très sympa à me demander si c'était le bon choix mais la sagesse l'a emporté sur l'aspect financier."

Ce pari risqué est aujourd'hui gagnant. Le sourire des touristes a remplacé le bruit des machines. Pour Philippe Montel, "ça a été le bon choix ! Le fait de le faire visiter, le relationnel avec les scientifiques ... c'est extraordinaire !" 
 
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