Depuis le 28 janvier, le Frac Auvergne, à Clermont-Ferrand, expose une valeur sûre de la scène artistique flamande : Dirk Braeckman. Ses photos sont proches de l’abstraction et ses grands tirages en noir et blanc séduisent le public.
Les photographies de Dirk Braeckman ne laissent personne indifférent. Les œuvres sont exposées au FRAC Auvergne à Clermont-Ferrand. L’artiste montre des bribes de décors banals, des femmes de dos ou des images floues. Un univers obscur et indéfinissable dans lequel il faut plonger comme dans un rêve. Félix, accompagné de sa maman, s'émerveille devant une œuvre de l'artiste belge : « Je la trouve inspirante, ça donne envie de la regarder ». Sa maman ajoute : « On dirait une photo de la galaxie. On retrouve l’aspect démesuré qu’il peut y avoir. Mais, quand on colle le nez dessus, on voit bien que ce ne sont que des paillettes ».
Laisser cours à l’imagination
C’est fou comme des paillettes, un bout de rideau ou un reflet racontent des histoires. À chacun la sienne, Dirk Braeckman ne veut pas guider le spectateur : « Ce sont des images de suggestion. Elles laissent aux spectateurs la place à l’interprétation et à la fantaisie », explique l’artiste.
La plupart des images sont en noir et blanc, pas par nostalgie, mais parce que l’artiste veut faire le tirage lui-même. C’est là qu’il obtient ces nuances de gris : ces noirs mat bordés d’une brillance. Il travaille la technique photo avec l’esprit d’un peintre. « À l’image d’un peintre qui prend de la peinture blanche pour créer de la lumière », explique l’artiste.
Il garde ses pellicules, parfois, des années. Il malmène le négatif : le plie, le griffe, le rephotographie. Une façon de procéder qui captive les spectateurs : « C’est très intéressant parce que, des fois, c’est très plat, et des fois, il y a du relief. Soit sur des choses du quotidien, soit sur des choses où l’on doit deviner ce que c’était. C’est pas très important de savoir ce que c’est. L’important c’est juste l’émotion par rapport à la photo ».
Provoquer une émotion : c’est l’essentiel. Alors l’artiste a renoncé à toute explication. Il précise pourquoi ce choix : « Je n’explique pas comment, quand et pourquoi j’ai fait la photo. Si j’explique, le public ne va plus jamais la regarder comme avant ».
Au fil de l’expo, on comprend qu’une photo de Dirk Braeckman en appelle une autre. On cherche ce qui est caché derrière chacune. Ensemble, elles révèlent une poésie noire et envoûtante. Une exposition à découvrir jusqu'au 14 mai 2023 au FRAC Auvergne, 6 Rue du Terrail à Clermont-Ferrand.
