Affaire Wissam El-Yamni : un collectif dénonce la difficulté à établir des faits de violence policière

Publié le Mis à jour le
Écrit par Marc Taubert
Wissam El-Yamni est mort 9 jours après son interpellation lors de la Saint-Sylvestre 2011 à Clermont-Ferrand. Alors que l'instruction touche à sa fin, le collectif "Observatoire des Violences Policières Illégitimes du Puy-de-Dôme" estime que des faits n'ont pas été suffisamment pris en compte. ©France 3 Auvergne

Wissam El-Yamni est mort 9 jours après son interpellation lors de la Saint-Sylvestre 2011 à Clermont-Ferrand. Alors que l'instruction touche à sa fin, le collectif "Observatoire des Violences Policières Illégitimes du Puy-de-Dôme" estime que des faits n'ont pas été suffisamment pris en compte.

5 ans, et toujours aucune responsabilité dégagée. Pourtant, l'instruction se rapproche de son terme. C'est dans ce contexte que l'Observatoire des Violences Policières Illégitimes du Puy-de-Dôme (OVPI), constitué notamment de la CIMADE, de la Ligue des Droits de l'Homme et du MRAP, a repris tous les éléments de l'affaire.



Il pointe notamment l'absence de consensus sur les causes de la mort : d'abord orientée vers la technique du "pliage", qui consiste à maintenir la tête de la personne interpellée sur ses genoux, l'enquête a progressivement privilégiée les effets d'un cocktail de drogue et d'alcool, ce que les avocats de la famille contestent toujours, contre-expertises à l'appui.



Dans son rapport, l'observatoire estime que l'enquête s'est trop reposée sur ces expertises médicales et pas assez sur les conditions d'interpellation.





Selon l'OVPI, "la question de la légitimité du recours à la force par les policiers se pose toujours."



Cinq ans après les faits, la justice semble pourtant prendre une autre direction.



Le juge d'instruction a rejeté le mois dernier les nouvelles expertises réclamées par les avocats de la famille.



Avec la fin de l'instruction annoncée, ceux-ci craignent maintenant qu'elle ne s'oriente vers un non-lieu.



L'observatoire regrette aussi que le juge d'instruction ait "écarté sommairement les contre-avis médicaux sérieux apportés par les avocats."



Et de conclure sévèrement : "Pour cette affaire comme pour beaucoup d'autres affaires de violence policière, l'établissement de la vérité semble très difficile parce que semé d'obstacles."

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