Astronomie : une pluie d’étoiles filantes à observer jusqu’au 25 avril

Chaque année, entre le 20 et le 25 avril, notre planète traverse l'essaim météoritique des Lyrides. C'est la première occasion du printemps d'assister à une pluie d'étoiles filantes et de prendre de belles photos, si la météo le permet.
 

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Astronomes en herbe ou amateurs d’étoiles, si la météo le permet, une pluie d’étoiles filantes sera visible dans les prochains jours et particulièrement le jeudi 25 avril. Cette observation s’effectue dans un contexte particulier, celui du confinement lié au coronavirus COVID 19. Ce phénomène, surnommé Les Lyrides d’avril, est cyclique. Gérard Coute, membre des Astronomes amateurs d’Auvergne, explique : « On appelle météore, une étoile filante : ce sont des grains de poussière laissés par une comète derrière elle. Elle se déplace autour du soleil et quand elle se rapproche, les vents solaires arrachent des particules à la surface. Une comète est une sorte de grosse boule de neige d’eau sale. Elle chauffe, de la matière est arrachée et la poussière reste derrière, provoquant une grande queue. Il se peut que la Terre traverse sur zone sur son orbite où il reste de la poussière ».

Une période plus adaptée à l'observation

Il ajoute : « Le cumul de la vitesse de la Terre et de la poussière fait qu’elle peut atteindre 40 km par seconde. La météore pénètre l’atmosphère terrestre, dégage de l’énergie calorifique très forte. On croit que la poussière brûle mais elle chauffe le gaz tout autour. On voit la lumière. C’est une météore ». Plusieurs pluies d’étoiles filantes sont visibles dans l’année. Aux alentours du 20 au 25 avril, ce phénomène est lié au passage de la comète Thatcher (du nom d’un astronome américain qui l’a découverte en 1861). Elle revient périodiquement près du Soleil et de la Terre tous les 415 ans. Tous les ans, la Terre traverse cette zone de poussière. On les appelle les Lyrides, d’après la constellation de la Lyre, car on a l’impression qu’elle vient de cette direction.

Il faut avoir la tête à l’ouest, les pieds à l’est

Le phénomène sera plutôt observable en fin de nuit, à partir d’une heure du matin. Des cartes d’observation sont téléchargeables, ou disponibles sur des applications pour smartphone. Gérard Coute estime : « Il faut d’abord voir où se situe le radiant, la constellation de la Lyre. Je conseille de prendre une chaise longue, d’être allongé sur le dos, de regarder le ciel dans son ensemble. Il faut avoir la tête à l’ouest, les pieds à l’est. Et attendre ».

Photographier des étoiles filantes c’est un peu technique

Attendre mais aussi photographier le spectacle. Jérôme Pallé est formateur en photographie à Clermont-Ferrand et auteur d’ouvrages comme le « Mémento photo : maîtriser son appareil photo ». Le photographe prévient immédiatement : « Photographier des étoiles filantes c’est un peu technique, il faut prendre en compte la sensibilité ISO, l’ouverture de diaphragme et le temps de pose. Il va falloir travailler sur trépied !». Le photographe rappelle quelques éléments de base : « Il faut avant tout s’éloigner de la pollution lumineuse, ce qui s’avère compliqué si on n’habite pas à la campagne. Il faut éteindre les lumières et s’éloigner des lampadaires ». Il ajoute : « Côté matériel, il faut opter pour un appareil photo avec une bonne montée en ISO, et prendre de préférence un grand angle avec une grande ouverture de diaphragme.» Un trépied de qualité s’avère indispensable car les temps de pose sont assez longs.

Une technique à adopter

Jérôme Pallé indique : « Il faut faire en sorte d’avoir une exposition avec une ouverture assez grande, monter en ISO et choisir une vitesse plutôt lente pour que le filet de lumière soit enregistré par le capteur lorsqu’une étoile traverser le champ. Si le temps d’exposition est trop long, les étoiles fixes seront baveuses ». Il ajoute : « Pour éviter cela, il y a la règle des 500. » Cette formule permet de déterminer la vitesse minimale pour que les étoiles fixes soient nettes tout en enregistrement la lumière des étoiles filantes. Si l’on fait 500 divisé par la longueur focale de l’objectif en mm, on obtient la vitesse en deçà de laquelle on ne doit pas descendre.
De plus, pour éviter tout tremblement, le formateur recommande l’usage d’une télécommande ou d’une application au moment de la prise de vue. Sur trépied, il est conseillé d’enlever le stabilisateur de l’objectif « pour éviter que celui-ci ne génère des flous en essayant de stabiliser un appareil immobile ». On peut aussi activer le relevé du miroir, en option sur certains appareils.

Aller à la pêche aux étoiles

« La mise au point est délicate. Il faut enlever l’auto focus et faire la mise au point en manuel. Je conseille d’utiliser la visée par l’écran arrière, regarder l’écran et agrandir pour faire la mise au point sur une étoile fixe ». Il précise : "Les temps de pose étant très longs, parfois de l’ordre de 10 ou 15 secondes, il est possible de faire des séries, c’est-à-dire, de déclencher sans attendre de voir une étoile filante et d’espérer en voir passer une pendant l’exposition du capteur". Il conclut : « C’est un peu comme aller à la pêche aux étoiles ». Avec tous ces conseils, il ne manque plus que la météo soit au rendez-vous pour prendre de belles photos.

 

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