Les avocats clermontois ne veulent plus des box vitrés installés dans les tribunaux. Ils estiment qu’ils portent atteinte à la présomption d’innocence et les privent d’une bonne communication avec leurs clients.
Relayant une contestation lancée par leurs confrères des Hauts-de-Seine, les avocats clermontois estiment que les vitres installées dans certaines salles d’audience du palais de Justice de Clermont-Ferrand constituent une atteinte à la présomption d’innocence de leurs clients et mettent à mal le principe d’une communication simple et secrète entre une personne qui comparait et son défenseur.
"Symboliquement ces cages en verre renvoient à une image particulière, un peu comme un animal qu’on enferme parce qu’il est dangereux" estime Maître Renaud Portejoie.
"C’est surtout le signe d’une obsession sécuritaire que l’on retrouve également en ce qui concerne les conditions d'accès aux différents services de la Justice" dit Maître Jean-Louis Borie au nom du Syndicat des Avocats de France, qui dénonce aussi une communication difficile entre les magistrats et les prévenus qui s’entendraient mal.
L’argument sécuritaire n’est pas écarté par Jean-Claude Pierru, Président du Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand pour qui "ces dispositifs ont un double objectif : éviter les évasions des personnes présentées détenues tout en préservant une communication simple entre les personnes et leurs avocats car il y a des ouvertures relativement importantes. Quant à la présomption d’innocence, c’est aux juges qui composent la juridiction de préserver ce principe essentiel et il arrive qu’un détenu présenté dans cette configuration puisse faire l’objet d’une relaxe précise le magistrat".