Brennus : il y a 10 ans, l’histoire d’un trèfle à quatre feuilles qui a peut-être porté chance à l’ASM Clermont Auvergne

Le 29 mai, l’ASM Clermont Auvergne fêtera les 10 ans de son premier Bouclier de Brennus. Un Graal, après dix finales de Top 14 perdues. Ce que l’on sait moins, c’est qu’un sculpteur de Saint-Myons, dans le Puy-de-Dôme, fervent supporteur de ces jaune et bleu, n’y est peut être pas pour rien…

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En 2010, comme tous les supporters de l’ASM Clermont Auvergne, Edouard Buchonnet a déjà pleuré dix fois, à chaudes larmes, devant sa télé. Dix fois pour les dix finales de Top 14 perdues. Mais en ce mois de mai, Edouard a une intuition. « Cette finale sera la bonne ». C’est ce qu’il répète à l’envie à ses amis et à tous ceux qui ont encore la patience d’espèrer. Ce sculpteur du Puy-de-Dôme a alors une idée. « Moi, mon truc, c’est de sculpter des fer à cheval que je récupère chez un maréchal-ferrant. Pour que ce match bascule en notre faveur, j’ai eu l’idée d’en assembler cinq, en un grand trèfle à quatre feuilles ! ». Une sorte de double porte-bonheur qu’Edouard finit par peindre en jaune et bleu. La touche finale d’un gri-gri de près 4kg !

« Il fallait l’apporter à Paris ! »

Pour Edouard, le plus dur reste à faire : trouver quelqu’un pour emmener son porte-bonheur à Paris ! « J’ai horreur de la foule. Je n’aurais jamais pu y aller moi-même » ! Et comme parfois dans la vie, il y a peu de hasard, à l’occasion d’un reportage sur ses œuvres, notre sculpteur rencontre une journaliste qui accepte de l’aider. Quelques jours plus tard, elle sera au Stade de France pour couvrir la rencontre entre l’USA Perpignan et l’ASM. Elle prend son trèfle et lui promet une photo prise sur la pelouse du stade. Comment cette jeune fille a réussi à passer les contrôles de sécurité avec 4kg de ferraille dans un sac à dos, Edouard n’en saura jamais rien. Installé devant sa télé avec quelques amis, il ne se doute pas que son trèfle n'est qu'à quelques mètres de la pelouse. Ce soir-là, Edouard a pleuré pour la onzième fois devant un match de rugby. De joie cette fois-ci ! « J’étais convaincu de la victoire mais voir les joueurs soulever le bouclier, ça m’a fait quelque chose de fort. Une émotion profonde. Sur le coup, je n’ai pas pensé au trèfle à quatre feuilles. C’est plus tard, quand j’ai reçu la photo que je me suis dit que j’y étais peut être pour quelque chose ! ».

Rebelote en 2017 !

En 2010, Edouard Buchonnet avoue avoir « eu du nez ». Tout comme sept ans plus tard. « En 2017, j’avais fait un bouclier carrément ! J’étais sûr que le Brennus serait de retour à Clermont ! » Une intuition qui se révèle encore une fois exacte. "C'était assez incroyable ! Je n'y croyais pas moi-même". Sculpteur et un peu medium, Edouard confie que pour la finale de 2015, contre le Stade Français, « Je ne le sentais pas du tout, alors je n’avais rien créé de particulier ».

La déception du sculpteur

C’est deux porte-bonheur, notre sculpteur Puy-Dômois a proposé de les offrir au club de l’ASM. Un cadeau du coeur pour ce fervent supporter depuis des décennies. Malheureusement, le club auvergnat n’a jamais donné suite. « Cela m’aurait plu qu’ils les prennent et les exposent. Au moins pour l’anecdote… ». Depuis 2017, Edouard avoue ne plus avoir goût au sculpture en fer à cheval. Plus vraiment d’intuition de victoire. « J’ai encore beaucoup de bombes de peintures jaune et bleue. Pour une prochaine sculpture ». Peut être bientôt, un trèfle ou un bouclier pour célébrer une belle fin de saison. Qui sait ?
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