Depuis le 8 septembre, la chasse est a commencé. La cohabitation entre randonneurs et chasseurs n’est pas toujours évidente et ces derniers sont souvent pointés du doigt. Voici 5 conseils pour se promener en toute sécurité.
Chaque année, quelques accidents de chasse viennent raviver les tensions entre chasseurs et randonneurs. Près d’un Français sur trois se sent en sécurité lorsqu’il se promène dans la nature en période de chasse (30%), d’après une étude de l’Ifop en 2022. La chasse peut tuer, y compris des humains. Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), l’accidentologie diminue : six personnes – uniquement des chasseurs – sont mortes durant la saison 2022-2023, contre huit lors de la saison précédente, auxquelles s'ajoutent 162 blessures corporelles et mises en danger. Pourtant, une cohabitation sereine est possible entre chasseurs et randonneurs. Découvrez 5 conseils pour se promener en toute sécurité.
- 1. S’informer sur les zones de chasse avant de partir en randonnée
Il faut avant tout connaître la période de chasse du département où vous randonnez. Comme l’on se renseigne sur la météo à venir, il est recommandé de s’informer au sujet des chasses prévues. “On ne part pas la fleur au fusil. Il y a certaines zones où les battues sont fréquentes et elles sont à éviter. Dans le Puy-de-Dôme, c’est le cas dans le Livradois et en moyenne montagne” rappelle Michel Faure, président de la Fédération de randonnée du Puy-de-Dôme.
“On a des contacts réguliers avec les associations de randonneurs. En ce qui concerne les marches et les trails, les organisateurs nous écrivent, nous indiquent le tracé et on prévient les sociétés de chasse afin de déplacer la chasse. Cela fonctionne assez bien” insiste Dominique Busson, président de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme.
En mairie, on peut trouver les numéros des présidents de société de chasse et ainsi connaître les sites concernés.
- 2 . Utiliser des applications de localisation
Dans certains départements, les fédérations départementales de chasse ont développé un site ou une application smartphone indiquant jour et lieu des chasses programmées sur leur territoire. C’est le cas des applications "Jour de chasse" en Isère ou "Chasseco" en Haute-Savoie. L’application Melckone permet également de connaître les chasses en cours, en temps réel. L’application “Chassé & Croisé” permet aussi de déclarer les zones de battues. Les promeneurs reçoivent une alerte en arrivant à moins de 1km d’une zone chassée.
Michel Faure précise : “Je n’utilise pas ces applications. Les clubs qui organisent des randonnées sont au courant des chasses qui sont organisées. Les marches ont souvent lieu en semaine et le dimanche et pas le samedi, jour de battues”. Dominique Busson, président de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme alerte : “Il ne faut pas pour autant interdire la chasse le dimanche. Certainement pas. Comment vont faire les ouvriers qui travaillent la semaine s’ils ne peuvent pas aller chasser le dimanche ?”.
- 3. Respecter les panneaux quand il y a une battue
Le président de la Fédération de randonnée du Puy-de-Dôme indique : “Les battues sont signalées par des panneaux. Si vous arrivez sur un secteur de battue, il vaut mieux partir. S’il y a des chasseurs, il faut dialoguer avec eux. En cas de site balisé, il faut changer d’itinéraire. On ne va pas passer au milieu. C’est pareil pour des ramasseurs de champignons”.
Mais il faut se montrer prudent. Dominique Busson insiste : “Il faut que les promeneurs nous respectent. Ce n’est pas toujours évident. Il y a des parkings réservés aux chasseurs et il arrive parfois qu’ils trouvent leurs pneus crevés. On nous vole parfois nos panneaux de signalisation de chasse”.
- 4. Promener son chien en laisse
Cette recommandation est obligatoire dans la Chaîne des puys. À l’approche de chiens qui aboient au cours d’une battue, il est recommandé de s’arrêter et d’attendre qu’ils s’éloignent. Leur maître n’est jamais loin. Le président de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme souligne : “Quand on est chasseur, on doit respecter les autres, à condition que tout le monde nous respecte. On doit rester poli. En général, cela se passe bien”.
- 5. Porter des vêtements de couleur pour se signaler
Le président de la Fédération de randonnée du Puy-de-Dôme martèle : "On conseille de porter des couleurs vives. Malgré tout, les équipementiers ne respectent pas toujours cela”. La loi "chasse" du 24 juillet 2019 a par ailleurs rendu obligatoire le port du gilet fluorescent pour les chasseurs.
Michel Faure n’est pas très inquiet : “Je ne vois pas de problème particulier entre les randonneurs et les chasseurs. Ce n’est pas un sujet sensible. Comme dans le reste de la société, parmi les chasseurs et les randonneurs, il y a des personnes tranquilles et d’autres moins. La priorité est toujours le dialogue”. Il propose de distinguer les randonneurs et les promeneurs. “Avec les randonneurs, cela se passe plutôt bien car c’est un partage de la nature et des sentiers. Le chasseur est aussi souvent propriétaire des lieux, comme une forêt par exemple. La première des choses est la politesse. Les promeneurs n’ont pas vraiment la culture de la randonnée et du partage. Ils peuvent penser qu’ils sont partout chez eux et c’est là que les problèmes peuvent apparaître”.
Michel Faure concède qu’il peut y avoir une petite appréhension à l’ouverture de la chasse chez certains randonneurs mais pour lui, “Tout le monde a sa place, il suffit de dialoguer”. Dominique Busson, président de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme, explique : “Cela fait longtemps qu’on essaie de trouver des solutions. C’est ce qu’on appelle le partage de la nature. Depuis le COVID, cette question est un peu plus sensible. Tout le monde a eu envie de sortir de chez soi et voulait se promener. Les promeneurs du dimanche croient que la nature est à tout le monde. Il y a des forêts domaniales, des voies publiques et des propriétés privées. On ne traverse pas un pré n’importe comment. Les chasseurs disposent d’un territoire de chasse, avec un plan de chasse. Parfois on paie pour chasser. Certains randonneurs se croient parfois tout permis”.