Pour la 15ème édition des « 1001 petits-déjeuners » l’association Trisomie 21 du Puy-de-Dôme a confectionné et livré plus de 8000 boites contenant tout le nécessaire pour le premier repas de la journée grâce à la mobilisation de 400 bénévoles, tous déterminés à changer le regard que l’on porte sur le handicap.
Il ne fallait pas avoir peur de se lever tôt dimanche 20 novembre pour participer à la préparation des petits-déjeuners de l’association Trisomie 21 du Puy-de-Dôme. Dès 4 heures du matin, 400 bénévoles se sont retrouvés dans un grand hangar de Clermont-Ferrand. Et rapidement, c’est un ballet bien organisé qui s’est mis en place : depuis l’immense mur de boites en carton jusqu’à la mise en sac pour les livraisons, les boites sont portées de table en table pour recevoir croissant, petit pain, laitage, boisson, sachet de café ou de thé.
Pour Philippe Rongeron, le coordinateur des « 1001 petits-déjeuners » et vice-président de l’association Trisomie 21 du Puy-de-Dôme : « C’est beaucoup de travail, c’est une équipe qui est sur le pont depuis le mois d’avril. Une équipe de 20 personnes à peu près, dont la plupart n’ont rien à voir avec la trisomie 21. Il y a aussi près de 400 personnes qui viennent nous aider pour préparer les petits-déjeuners et après 150 équipages qui vont partir les distribuer. Nous avons d’abord commencé hier pour préparer le sec, il y avait 3 à 400 personnes pour nous aider à partir de 14 heures et tout l’après-midi et depuis 4 heures du matin, nous finissons avec le frais, c’est-à-dire le beurre, les viennoiseries ».
La livraison se fait au petit matin, le soleil pas encore levé. Dans chaque boite une documentation de présentation de l’association qui souhaite également se faire connaître auprès des entreprises qui pourront devenir des sponsors des actions au bénéfice des personnes handicapées ou des employeurs potentiels pour des jeunes travailleurs handicapés de l’ESAT, en recherche de stages ou d’emplois. Car il s’agit aussi de bousculer les idées reçues et montrer les possibilités des personnes porteuses d’une trisomie 21 ou d’un handicap mental qui participent au projet et seront, elles aussi, les livreurs d’un jour.
Nos enfants sont là pour que les gens travaillent leur tolérance, il faut juste qu’ils s’en rendent compte.
Lydie Benhadid, présidente de l’association Trisomie 21 Puy-de-Dôme
« Le but est de sensibiliser le grand public à la question du handicap et à la situation des personnes en situation de handicap et leur place dans la société. On a beaucoup progressé grâce à la société qui devient de plus en plus inclusive à tous les niveaux. Mais le travail reste à faire et à maintenir, il faut entretenir régulièrement cette relation entre le handicap et la société » explique Lydie Benhadid, la présidente de l’association Trisomie 21 du Puy-de-Dôme.
« L’image des trisomiques a beaucoup évolué parce que beaucoup de grands noms, les fabricants de vêtements par exemple les ont choisis comme modèles, comme mannequins, donc notre image s’améliore. Il y a aussi des films qui montrent que les trisomiques peuvent avoir une vie et une évolution normale. Mais cela dit ce n’est pas l’évolution normale de tout le monde. Il y a des gens qui sont plus gravement handicapés, donc on défend la place de tout le monde. Il y a encore du travail et puis il y en toujours je pense. C’est normal la différence mais ce n’est pas quelque chose qui est inné pour l’être humain. C’est quelque chose qui doit être travaillé et c’est bien pour cela qu’on est là d’ailleurs ».
Vendues 5 euros pièce, ces boites devraient dégager un bénéfice de près de 30.000 euros qui permettront de financer le fonctionnement du siège de l’association et son indispensable secrétariat ainsi que les actions « Vie ta vie d’ado ».