Un projet de centre de prévention santé est en cours et devrait ouvrir aux environs de Clermont-Ferrand. Un centre unique en son genre pour prévenir les maladies chroniques et graves en éduquant les patients à la nourriture saine et à l'activité physique.
Un centre expérimental de prévention santé, unique en France, verra prochainement le jour dans l'agglomération clermontoise pour permettre aux patients volontaires de prévenir les maladies chroniques et gagner ainsi en années de vie active en bonne santé. Porté par le syndicat mixte Le Grand Clermont, le projet baptisé CEPIA (Centre expérimental de prévention individualisée en Auvergne) s'adressera à des adultes âgés majoritairement de 35 à 55 ans, sans pathologies avérées, qui pourront bénéficier d'une prise en charge préventive et d'un suivi personnalisé pour prédire les risques de développer de futures maladies.
Financée à hauteur de 850.000 euros, une étude pilote portant sur 1.000 patients démarrera fin 2016, avant le début des travaux prévus pour la fin de l'année 2017. "Le CEPIA sera un lieu où la prévention sera citoyenne, gratuite et ludique, un « Centre Beaubourg » de la prévention que les gens pourront venir visiter sans avoir été contraints par leur médecin", explique à l'AFP le professeur Jean Chazal, doyen de la faculté de médecine de l'université d'Auvergne, porteur du projet.
La prévention santé, "l'enjeu du 21e siècle"
Il abritera une plate-forme de diagnostic, un "living lab" (laboratoire d'innovation ouverte) simulant un supermarché, une cuisine éducative et un plateau d'activité physique, permettant d'identifier les bonnes ou mauvaises pratiques des visiteurs en matière de nutrition et d'activité physique, ainsi qu'un centre de recherche sur la mobilité. "De grands chefs étoilés seront notamment invités à prodiguer leurs conseils pour cuisiner sainement", détaille le neurochirurgien clermontois, qui considère la prévention santé comme "l'enjeu du 21e siècle".
30 à 50% des cancers pourraient être prévenus par une nutrition et une activité physique adaptées et l'absence de toxines"
"On continue à vivre vieux en France mais pas mieux. Les maladies chroniques (cancers, diabète, hypertension artérielle, surpoids, maladies respiratoires...) déclenchent des pathologies invalidantes de plus en plus tôt et il y a une mortalité précoce en France qui est anormale au niveau européen", rappelle le doyen. En cas de risques identifiés, les visiteurs pourront notamment être pris en charge sur le long terme et se faire prescrire des analyses très poussées (génomiques, métabolomiques). "30 à 50% des cancers pourraient être prévenus par une nutrition et une activité physique adaptées et l'absence de toxines", poursuit le professeur Chazal.
Le projet CEPIA a été validé par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et a reçu un premier soutien favorable de la part de la Caisse des dépôts et consignations. Outre les professionnels de santé, il devrait réunir de très nombreux partenaires, dont des entreprises (Michelin, Sanofi, Limagrain), la Caisse primaire d'assurance maladie, l'Agence régionale de santé (ARS), les mutuelles et les stations thermales du secteur.
► Le projet CEPIA en détails