À Clermont-Ferrand, dans le quartier des Vergnes, Nathalie, une femme transgenre, a été rouée de coup sous une pluie d'insultes transphobes par une dizaine d'hommes, selon l'association Queer Auvergne. Ils lui auraient ensuite dérobé son sac. L'association appelle à un rassemblement le 4 janvier.
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Aux Vergnes, à Clermont-Ferrand, une femme transgenre a été victime d'une agression samedi 21 décembre, alors qu'elle fumait une cigarette à l'entrée du domicile d'un ami aux alentours de 18h15, selon l'association Queer Auvergne. Elle aurait été violemment prise à partie par une dizaine d'hommes. " Au début ils n'ont pas vu que j'étais trans, ils m'ont sifflée et interpellée comme ils l'auraient fait avec n'importe quelle autre femme, puis ils se sont aperçus que j'étais transgenre et là les insultes ont commencé : sale trans, pédé… J'ai reçu un premier coup de pied dans le dos qui m'a projetée à terre. J'ai tenté de m'enfuir par l'ascenseur mais ils bloquaient la fermeture des portes. " La victime aurait alors reçu une quinzaine de coups de pied au visage, alors que les agresseurs proféraient des insultes à caractère transphobe. Ils lui auraient ensuite dérobé son sac à main.
"Ça a été comme une claque mentale par rapport à la transphobie"
Choquée, Nathalie remonte chez son ami, où se trouve Béryl Esbrayat, trésorière de l'association Queer Auvergne et proche de la victime :
" On est allées aux urgences pour avoir des éléments médicaux à apporter à la police. C'est la procédure dans ce genre de situation, pour avoir une estimation précise des jours d'ITT. Ensuite il faut prendre rendez-vous avec un médecin spécialiste pour avoir d'avantage de précisions", affirme Béryl Esbrayat. Bilan pour Nathalie : fracture du plancher de l'orbite, sang dans les sinus et de multiples contusions. Une violence qui a profondément choqué ses proches :
"Quand elle est remontée, je n'ai pas tout de suite réalisé. J'ai habité aux Vergnes pendant quelques mois et je n'ai jamais eu de problème. Ça a été comme une claque mentale par rapport à la transphobie, on croit que plus rien ne peut nous surprendre et en fait, si", regrette Béryl Esbrayat. Nathalie, elle, est révoltée :
"Je suis très en colère. On dit que la transidentité est mieux acceptée aujourd'hui, mais des violences comme celles-ci se produisent encore. "Dépôt de plainte
La préfète du Puy-de-Dôme a assuré avoir pris contact avec l'association qui accompagne Nathalie cet après-midi.
"Une attention particulière va être accordée à l'accueil de cette victime pour son dépôt de plainte en espérant que toute la lumière soit faite sur ce qui semble être une agression transphobe détestable " précise la préfecture dans un communiqué. Nathalie affirme vouloir déposer plainte dans la journée du vendredi 27 décembre.
"On vit avec la peur"
Pour Nathalie, cette agression n'est pas une surprise :
" J'ai déjà été agressée à Bordeaux, on m'a jeté des cailloux il y a deux ans, mais j'ai été aussi victime de transphobie dans mon métier. Quand ma hiérarchie a découvert ma transidentité, ils ne voulaient plus que je revienne travailler. Ils ont même mis en place une cellule psychologique pour mes collègues, comme si j'avais commis un attentat. On vit avec la peur". Selon l'association cette agression est la deuxième en une semaine : à Thiers, une femme transgenre aurait été prise à partie par un homme alors qu'elle déposait son fils à l'école. Queer Auvergne appelle à un rassemblement en soutien à Nathalie le 4 janvier à 14 heures dans le quartier des Vergnes.