Les ACC sont de nouveau en difficulté. L'entreprise clermontoise qui assure la rénovation du matériel ferroviaire est menacée. Plus de 300 personnes travaillent au sein des Ateliers de Construction du Centre. Lundi matin, la livraison de la dernière rame de RER rénovée a été symboliquement bloquée.
L'horizon s'assombrit pour ACC Ingénierie et Maintenance, société basée à Clermont-Ferrand, spécialisée dans la rénovation de matériel ferroviaire. Lundi matin, les 320 salariés de l'entreprise ont symboliquement bloqué la dernière rame du RER B, prête pour la livraison, dont on leur avait confié le rafraîchissement.
Pour le personnel des Ateliers de Construction du Centre, cette dernière livraison s'accompagne de grandes inquiétudes quant à leur avenir. Avec elle, c'est le contrat qui liait l'entreprise clermontoise à la RATP qui s'achève. "A ce jour, nous n'avons toujours pas de décision qui nous permet de savoir si nous aurons un autre contrat derrière alors que ce marché représente 70% de notre chiffre d'affaires", explique Jean-Marc Couderc, le président du directoire des ACC.
L'activité de rénovation est en grosse difficulté, le carnet de commande se vide et le gouvernement reste silencieux aux appels émis par les hommes politiques locaux. En février dernier, Olivier Bianchi a écrit au ministre de l'économie, Emmanuel Macron mais la lettre du maire de Clermont-Ferrand est restée sans réponse. Plus récemment, c'est le Premier Ministre qu'Olivier Bianchi a saisi de l'affaire. Là encore, il attend un retour rassurant pour les salariés des ateliers. "On ne peut plus attendre ici, c'est ça qu'il faut comprendre", alerte l'élu socialiste venu soutenir, lundi matin, le personnel. "Nous avons ici un savoir-faire et nous avons besoin de lui donner de l'air avec des commandes", a dit Olivier Bianchi qui attend "avec impatience la décision concernant le marché de la RATP".
Des actions qui ne seront pas éternellement symboliques
"Nous sommes la dernière entreprise privée à savoir réaliser ces rénovations correctement, en temps et en heure", assure Jean-Marc Couderc. De leur côté, les syndicats assurent que les marchés existent mais le courage politique sans doute un peu moins. "Nous découvrons maintenant que lorsqu'il s'agit d'activités liées aux marchés publics, sur lesquels ils ont la main, nos politiques n'assument pas plus leurs responsabilités", lit-on dans une déclaration voté à l'unanimité lors d'une assemblée générale des salariés, lundi. "Quand il s'agit de garantir la pérennité d'une activité indispensable à la sécurité des voyageurs et l'emploi de 320 salariés, ils ne peuvent pas se contenter de déplorer la situation", est-il écrit par ailleurs."Les Franciliens qui voyagent sur le matériel Métro ou RER connaissent le problème, explique Anthony Vedeau, délégué CGT, il y a des rames qui sont dans un état pitoyable". "On parle de fissures de caisses, de planchers", poursuit le syndicaliste qui s'interroge : "Est-ce qu'il faut un quota de morts pour se poser la question de la rénovation ?". Les salariés des ACC de Clermont-Ferrand attendent maintenant "de vrais engagements" et ils préviennent : "nous ne nous contenterons pas toujours d'actions symboliques".