Le conseil des prud'hommes de Clermont-Ferrand recevait mercredi 30 septembre en conciliation 97 ex-salariés de Luxfer. Depuis la fermeture de leur usine de Gerzat en 2019 ils contestent leur licenciement. La plupart d'entre eux n'a pas retrouvé de travail.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
A Clermont-Ferrand, mercredi 30 septembre, le conseil des prud’hommes statuait sur le dossier des ex-salariés de Luxfer. Entrés par groupes de 10 et reçu un par un en présence de leurs avocat par deux conseillers prudhommaux, les ex-salariés de Luxfer ont défilé toute la matinée. Ils sont 97 à contester leur licenciement et cette séance de conciliation est censée leur permettre d'espérer des indemnités pour ce qu'ils estiment être une injustice. Axel Peronczyk, représentant CGT ex-salariéLuxfer, affirme : « Le motif économique a été validé par le ministère du travail contre l’avis de la DIRECCTE et de l’inspection du travail. L’Etat a participé à licencier illégalement les gens. Aujourd’hui, aller en justice c’est faire reconnaître tout cela et montrer qu’on n’aurait pas dû tous nous foutre dehors et que l’Etat n’aurait surtout pas dû se positionner du côté d’une multinationale pour prendre une décision illégale ».
Une centaine de licenciements
Le site de Gerzat près de Clermont-Ferrand était spécialisé dans la production de bouteilles d'oxygène. Luxfer a décidé de licencier une centaine de salariés en 2019. C'est la majorité de ceux-là qui campent devant le tribunal. Maître Jean-Louis Borie, avocat des salariés, explique : "
C’est une catastrophe humaine et industrielle cette fermeture. En droit français, on ne peut pas éviter les catastrophes, on peut indemniser les blessés. Donc le débat aujourd’hui c’était comment on va indemniser les victimes de cette décision arbitraire de Luxfer".
Des salariés dans l'attente
Entre la crise du COVID 19 et les difficultés du secteur industriel très peu d'entre eux a retrouvé un travail. Leurs indemnités chômage sont en baisse. Ils attendaient donc une proposition aujourd'hui. Luxfer n'a rien donné. L'affaire est donc renvoyée sur un bureau de jugement le 8 juillet 2021. Joao Da Cunha Fontes ex-salarié Luxfer, indique : «
Ca fait un peu long. Il faut qu’on trouve quelque chose en attendant. En espérant que la boîte puisse ouvrir un jour ou l’autre. Retourner travailler à l’intérieur c’est ce que j’attends depuis toujours ». Licenciés en juin 2019 beaucoup s'accrochent au projet d'un repreneur jugé sérieux qui veut relancer l'activité de production de bouteilles d'oxygène. Des tractations sont en cours entre cet industriel, l'Etat et Luxfer. Ce dernier refuse pour le moment de vendre un site qu'elle a pourtant abandonné.