A Clermont-Ferrand, le numéro de novembre du magazine municipal « Demain Clermont » a dû être imprimé deux fois en raison d’une erreur technique. Coût de l’opération : 12 000 euros. Cela n’a pas manqué de faire bondir l’opposition.
Mercredi 6 novembre, le conseiller municipal d’opposition (LR) à Clermont-Ferrand, Jean-Pierre Brenas, explique sur sa page Facebook que le dernier numéro de « Demain Clermont » a dû être édité deux fois en raison d’une coquille. Il n’hésite pas à parler « de gaspillage d’argent public et d’amateurisme à la mairie de Clermont-Ferrand » et précise : « Tout cela pourrait rester anecdotique si cela n’avait pas un coût. Très élevé puisque l’on parle de 25 000 euros. Et s’il n’y avait pas eu cette volonté de cacher ».
Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand (PS) lui répond : « C’est une affaire très simple. Il y a eu un problème technique qui a fait que dans les tribunes politiques, le Parti Communiste était présenté 3 fois et il a notamment remplacé la tribune de l’opposition. Constatant ce problème technique, j’ai considéré que c’était une rupture de l’égalité, qui n’était pas acceptable à 4 mois des municipales. L’opposition devait avoir le droit de s’exprimer. Nous avons mis au pilon les exemplaires et les avons fait réimprimer. Le coût est de 12 000 euros. Si je n’avais pas fait cela, monsieur Brenas se serait plaint d’être martyrisé. Il était plus important qu’il s’exprime. Sa parole vaut mieux que 12 000 euros ».
Jean-Pierre Brenas juge sévèrement cette affaire : « Pour moi c’est une question de principe : argent public, transparence totale. La municipalité, le maire en l’occurrence, gèrent de l’argent qui n’est pas le leur. Les Clermontois doivent avoir la transparence totale. Au plan moral, ce n’est pas bien de cacher. J’aurais préféré que les choses soient dites clairement et il n’y aurait eu aucun problème. Les erreurs peuvent arriver. Au plan politique par contre, ce que je reproche au maire c’est l’inorganisation et l’amateurisme qui règnent au niveau de l’hôtel de ville. Il n’est pas question d’incriminer les agents municipaux mais j’en veux à l’organisation, à tous ceux au niveau du cabinet et autres, qui valident tout ce qui sort de l’hôtel de ville. Il y a visiblement pas mal de laisser-aller. Au plan financier je demande la transparence et de connaître le coût total. On est dans une municipalité qui accumule un peu trop, à notre goût, le gaspillage d’argent public ».Inorganisation et amateurisme
Cette passe d’armes n’est pas anodine à quelques mois des municipales. Le magazine « Demain Clermont » est édité, tous les deux mois, à 90 500 exemplaires. La municipalité n’envisage pas de supprimer la version papier pour en retenir qu’une édition numérique.