Le groupe Cristal Union a annoncé mercredi 17 avril aux représentants des salariés son projet de fermer la sucrerie de Bourdon, située à Aulnat, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 96 salariés sont concernés à Aulnat. Deux autres usines seront touchées par cette restructuration en France.
Le groupe Cristal Union a annoncé aux salariés de l'entreprise la fermeture de la sucrerie de Bourdon, située à Aulnat, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) a-t-on appris mercredi 17 avril de source syndicale. L’annonce a été faite en comité central d’entreprise, à Reims, face aux représentants du personnel. La décision a été entérinée jeudi 18 avril en conseil d’administration. La direction évoque dans un communiqué "une mise à l'étude de projet de fermeture du site du Bourdon".
Le plan de restructuration prévoit aussi la fermeture du site de Toury (Eure-et-Loir) et la réduction de l’activité du site d’Erstein, dans le Bas-Rhin. 300 salariés sont concernés, dont 96 rien que pour le site puydômois.
“C’est une annonce brutale mais on s’en doutait” réagit Brice Laurier, secrétaire CGT du CE. “Notre chef de section était injoignable depuis 3 semaines."Ca va détruire toute une économie
Joint par téléphone, Gilles Berthonnèche, agriculteur et président de section de la sucrerie Bourdon confirme, tout en ajoutant une nuance : "la direction générale a effectivement annoncé un projet de fermeture, mais nous n'en sommes qu'au début du processus. Nous souhaitons pérenniser le site de Bourdon et notre filière betteravière. Nous voulons que la fumée continue à sortir de cette sucrerie et nous allons réfléchir en ce sens."
Les représentants du personnel ont prévenu les salariés. Ils se réuniront ce jeudi pour envisager la suite. Brice Laurier est amer : “Ca va détruire toute une économie, toute une filière. Ca va impacter les agriculteurs : si le site de Bourdon s’arrête, ça sera fini pour la culture de la betterave en Auvergne . Les agriculteurs qui achetaient la pulpe de betterave n’auront plus cet aliment pour leurs animaux. Sans compter les sous-traitants qui travaillaient avec l’usine.”
Pour justifier sa décision, la direction de Cristal Union évoque un "marché déprimé touchant l'ensemble du secteur sucrier européen", "en l'absence de mesures de soutien spécifiques de l'Union européenne", critiquant la fin des quotas sucriers entrée en vigueur en 2017 dans l'Union, exposant les "producteurs sucriers européens à la concurrence mondiale".
La filière de la betterave à sucre traverse en effet depuis quelques années une période difficile, également à cause de la surproduction qui a fait monter les prix. L'année 2018, très mauvaise sur le plan climatique, n'a pas amélioré les choses.