Les loyers des logements étudiants du Crous l'académie de Clermont-Ferrand s'aligneront sur l'Indice de référence des loyers à partir de 2020. Cette politique d'harmonisation rencontre une vive opposition de la part des syndicats étudiants.
La proposition d'indexer les prix des logements étudiants sur le montant des loyers a été admise par le Crous de Clermont-Ferrand avec 12 voix "Pour", 10 "Contre" et deux abstentions. Une décision qui fait suite à une "volonté commune des Crous d’harmoniser leurs pratiques en matière d’hébergement", comme l'explique Jean-Jacques Genebrier, directeur du Crous : "L’indexation des loyers sur l’IRL (Ndlr : Indice de Référence des Loyers) n'est qu’un des aspects. L'harmonisation concerne aussi les décisions d'admission, de réservation des logements..."
Cette décision est très mal accueillie par les syndicats étudiants : "On a lancé une pétition concernant cette hausse des loyers, on a manifesté à l'extérieur pendant le Conseil d'Administration. Ces politiques d'harmonisation font mal à l'enseignement supérieur", regrette Anna Mendez, présidente de l'UNEF à Clermont-Ferrand. La pétition a récolté 1037 signatures, ce qui représente environ 25% des étudiants logés par le Crous sur l'académie.
"On peut aller jusqu'à une grève des loyers"
Pour justifier sa décision, la direction du Crous rappelle que "les loyers des chambres universitaires n'ont pas augmenté depuis 2016 mais les charges pour le Crous, elles, ont augmenté". La hausse devrait représenter 3,63 euros par mois. "Si vous ramenez ça aux 5 ans que dure un Master, ça représente plusieurs centaines d'euros. On ne peut pas dire que c'est négligeable, d'autant que l'indexation sera maintenant systématique à chaque 1er janvier sans nouveau vote", nuance Anna Mendez. Aujourd'hui, la chambre universitaire de 9m² revient à 246,30 euros pour les étudiants.Les syndicats ne comptent pas en rester là et demandent un gel de l'ensemble des loyers. Ils craignent que cette augmentation ne provoque une plus grande précarisation des étudiants. Une Assemblée Générale est prévue à Dolet le 15 octobre pour décider des suites à donner au mouvement. "On peut aller jusqu'à une grève des loyers" averti la présidente de l'UNEF.