Prés d'une semaine après l'installation d'un campement de migrants dans l'enceinte de la faculté de lettres de Clermont-Ferrand, un peu plus d'une cinquantaine de personnes ont été relogées. Une mesure insuffisante pour les militants présents sur place.
Presque une semaine après leur installation, les migrants installés derrière la faculté de lettres de Clermont-Ferrand sont toujours là, entre tentes et barnums.
Pour certains, la situation a avancé. Sur la centaine de personnes présentes, une cinquantaine a été relogée ce lundi matin. Selon leur statut administratif, ces familles ont été dirigées vers des hébergements hôteliers ou des structures d'hébergement spécialisées (CADA, CAO, etc.). Les services de l'Etat passent régulièrement pour faire le point sur les situations administratives et sanitaires de chacun.
Mais pour les militants présents sur place, c'est insuffisant. Pour Sophie Grémillet, de RESF, le problème n'est pas résolu : "D'abord, ce sont des hébergements temporaires. Ensuite, il y a encore des familles avec enfants sur le camp, dont un bébé de huit mois et une enfant handicapé. Et ça ne résout pas le problème des personnes seules à qui les autorités disent d'appeler le 115. La préfecture a proposé à certains hommes célibataires d'aller dormir dans des bungalows à Montferrand, mais ce sont des lieux indignes où il y a la gale et des puces de lit. On a aussi des familles qui arrivent car elles ont dû quitter un hébergement pour laisser une place à d'autres."
Pour ceux qui n'ont pas obtenu de relogement ou ceux qui arrivent, le décor reste donc celui de la cour de la faculté, à côté des amphithéâtres. Improvisé au départ, le camp s'installe jour après jour un peu plus. "On a installé trois barnums, un grand commun qui sert de salle de lecture et de salle de classe, un pour le stockage des vêtements et un pour faire la cuisine" explique Simon Lamur, de RESF. Il y a quelques jours, des toilettes et des douches ont été installées. "On ne sait pas officiellement qui les a payées, mais on les a !"
Vendredi soir, une manifestation de soutien aux migrants a réuni plusieurs centaines de personnes. "On a quelques riverains qui se sont plaint, mais on a surtout beaucoup de soutien de la part des gens. Le soir, on a des voitures qui amènent des choses toutes les 10 minutes." Les militants sont aussi mobilisés sur les réseaux sociaux sous le hashtag #ClermontFacSolidaire. On a aussi pu voir passer des tweets de soutiens de figures politiques nationales comme Olivier Besancenot, Clémentine Autain ou Philippe Poutou.
Soutien à la lutte des #migrants de Clermont-Ferrand. Pour un accueil décent, pour la régularisation. Solidarité. pic.twitter.com/hZIoeZ6vmG
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) 7 octobre 2017
Solidarité avec les réfugiés à Clermont-Ferrand.La lutte continue # ClermontFacSolidaire
— Olivier Besancenot (@olbesancenot) 7 octobre 2017
A #Clermont, la solidarité s'organise pour venir en aide aux refugiés. Soutien à celles et ceux qui se mosilisent ! #ClermontFacSolidaire
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 7 octobre 2017
Ce lundi, Laure Osmani, avocate au barreau de Clermont-Ferrand est passée sur les lieux pour fournir un point d'information : "un demandeur d'asile a des droits dès qu'il arrive sur le territoire français. Ces droits sont notamment liés à l'hébergement. Quand on arrive en France pour demander l'asile, on est reçu par la préfecture qui délivre un récépissé de demandeur d'asile. Lorsqu'on a ce récépissé, la préfecture doit alors mettre en place un hébergement. Aujourd'hui, les rendez-vous en préfecture sont extrêmement tardifs, repoussés de 4 voire 5 semaines. Ça fait donc 4 ou 5 semaines à la rue pour ces familles…"