Le musée Lecoq de Clermont-Ferrand participe à un programme national de numérisation des herbiers qui lui permet de valoriser ses collections. Un moyen aussi pour la communauté scientifique et pour les amateurs d'accéder rapidement à des informations sur la biodiversité.
Les herbiers passent à la version numérique. En tout, ce sont près de 16 400 planches, sur les 100 000 que compte le muséum Lecoq de Clermont-Ferrand, qui ont été numérisées à la fin de l'année 2018. Un vaste travail pour intégrer une banque de données, dans le cadre d’un programme national de numérisation porté par le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris depuis 2016. L’objectif est ainsi d’accéder rapidement aux informations sur la biodiversité.
Les herbiers, en effet, sont des sources d’informations précieuses, car ils gardent intact l’ADN des plantes.
« Une planche d’herbiers, c’est des données donc on a une localisation, on a une date, une personne qui récoltait et on a une espèce. Pour la science, c’est utile déjà pour les aires de répartition, les modifications avec toutes les questions de changement climatique », explique Florian Langlois, botaniste.
400 ans de biodiversité ont été numérisés
Par ces opérations de numérisation, ce sont près de 400 ans de notre civilisation qui seront centralisés sur une même plateforme. Les plantes numérisées datent du 19e siècle à nos jours. Un moyen pour les internautes d’observer l’évolution de la biodiversité et de prédire l’avenir de celle-ci pour les années et les siècles à venir.
Un travail de longue haleine a été nécessaire sur six mois pour conditionner les parts du muséum Lecoq. Réparties dans 140 cartons, elles ont été acheminées à Montpellier pour qu’une société spécialisée se charge de leur numérisation. Les plantes doivent maintenant retrouver leur place dans le muséum clermontois. « L’herbier qui a été numérisé ici il y a bien sûr des plantes de la région, mais pas que, parce que la base de l’herbier qui a été numérisé, c’est celui d’Henri Lecoq. Il a herborisé sur l’Auvergne et plus largement le Massif central, mais il avait aussi des plantes de toute l’Europe », raconte Elisabeth Cartoux, botaniste.
Les images devraient être visibles début 2019. Le programme national aura permis de numériser deux millions de plantes.