A Clermont-Ferrand, l’institut des métiers a des difficultés de trésorerie. L'organisme, qui forme chaque année en moyenne 2 000 élèves, est un des acteurs majeurs de la formation professionnelle en Auvergne-Rhône-Alpes. Syndicats et direction tirent la sonnette d'alarme.
Chaque année, l'institut des métiers de Clermont-Ferrand accueille environ 2 000 apprenants, essentiellement des apprentis, mais aussi des adultes en formation continue. Des métiers de la coiffure à la vente, en passant par l'automobile ou l'alimentation, il emploie plus d'une centaine de formateurs.
Mais l'institut a des problèmes de trésorerie. Outre d'importants investissements réalisés dans des plateaux techniques pour la formation, il explique attendre toujours un reliquat de subvention du Conseil régional, près de 450 000 euros au titre des années 2017 et 2018.
« Ces plateaux techniques ont été quasiment financés essentiellement grâce à des fonds propres de l’établissement donc ça les a asséchés en termes de trésorerie », explique Fabrice Mirou, le directeur général de l'Institut des métiers de Clermont-Ferrand.
Des syndicats inquiets
Une procédure d'alerte économique a été déclenchée. Les syndicats se disent inquiets pour l'avenir. Et espèrent une réponse rapide de la Région. Le fait de ne pas avoir les 446 000 euros dus par la région a contribué à cette aggravation de la trésorerie.
« Cela fait 1 an et demi que l’établissement essaye d’obtenir des subventions qui lui sont dues. On a une convention qui nous lie à la Région. On écrit à nos élus, on les a rencontrés à plusieurs reprises. Notre direction a fait tout ce qu’elle a pu, les syndicats de leur côté aussi et aujourd’hui il ne se passe toujours rien », se désole Stéphanie Aubert, déléguée syndicale UNSA - Institut des métiers de Clermont-Ferrand.
200 000 euros bientôt débloqués
S'agit-il d'un dialogue de sourd ou d'un mic-mac administratif ? Avec en toile de fond, un calcul de la dotation qui aurait en partie changé depuis la fusion des régions ? A Lyon, en tous cas, l'élue en charge de la formation professionnelle invoque une autre lecture du dossier.
« Ce n’est pas un reliquat de subvention c’est une demande qui a été faite par l’institut des métiers pour qu’on puisse leur donner un équilibre sur leur trésorerie et sur les dépenses qu’ils ont sur l’année. Il va falloir que l’on se mette d’accord sur un montant que la Région doit leur apporter pour équilibrer leur compte. Mais à un moment donné, quand vous investissez beaucoup dans un établissement et que vous ne prenez pas en compte l’amortissement de ces investissements, ce n’est pas à la Région de venir payer la note à la fin » , souligne Stéphanie Pernod-Beaudon, la vice-présidente du Conseil régional en charge de la formation professionnelle et de l'apprentissage
Le Conseil Régional promet le déblocage de 200 000 euros en février, et éventuellement, d'un complément de subvention en mars.
A Clermont-Ferrand, l'institut des Métiers existe depuis 1972. Il délivre une cinquantaine de diplôme du CAP au BTS. Avec un taux d'insertion professionnel de l'ordre de 80 à 85 %.