Les faits remontent au 25 juillet 2017, alors qu’elle sortait d’un magasin, Elisabeth, une transsexuelle, croisait quatre individus qui l’ont agressé verbalement et physiquement. Ils comparaissaient jeudi 22 mars devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour agression transphobe.
« Vous allez voir, la vidéo est édifiante » s’exclame le président du tribunal en parlant de la vidéo, filmée par les caméras de surveillance, qui a confondu les agresseurs, quatre individus, âgés de 17 à la quarantaine.
Au tribunal, Elisabeth n’est pas là : atteinte de la maladie de Parkinson et encore très affectée par l’agression qu’elle a subie l’été dernier, Elisabeth, 47 ans, physiquement femme depuis deux ans, mentalement depuis trente, n’a pas eu le courage de venir et risquer de croiser les regards de ses agresseurs. Sa sœur, Corinne, elle, tenait à venir et à témoigner de l’état dans lequel cette agression a transformé sa sœur. « Elle n’arrive plus à sortir seule (…) J’ai moi-même vu la vidéo et je peux vous dire que le but était bien de tuer. Ma sœur était détruite mentalement et quatre à cinq mois plus tard, elle était encore au bord du suicide. »
Corinne Ferretti, onze mois de moins que sa sœur, affirme qu’elles ont toujours eu la même complicité que des enfants jumeaux. Quand Elisabeth a annoncé sa transformation, sa famille l’a soutient mais Corinne, elle, regarde alors le monde d’une nouvelle manière et se rend compte de la violence dont doivent faire face les communautés lesbiennes, gays, bi ou trans.
2 ans de prison ferme
Pour l’association Lesbian & Gay Pride de Lyon qui s’est constituée partie civile aux côtés d’Elisabeth, la peine des agresseurs doit être exemplaire. David Souvestre, président de l’association, nous explique que les personnes n’osent généralement pas porter plainte et elles ne savent même pas que depuis peu, il existe une loi qui condamne les actes transphobes.
Corinne nous quitte en ajoutant que de toute façon, quelque soit le jugement, sa soeur ne s'en remettra jamais. Le tribunal a prononcé des peines de 2 ans d'emprisonnement ferme à l'encontre de l'un des individus, de 18 mois ferme pour le second et enfin de 18 mois d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis pour le troisième.