Depuis le 6 avril, la métropole de Clermont-Ferrand encourage ses habitants à composter leurs déchets organiques en distribuant des sacs de compost gratuits avec l’opération « Compost d’ici ». Pour ceux qui souhaitent commencer à réaliser leur propre compost, voici quelques astuces.

Pour encourager les habitants à composter les déchets organiques, la métropole de Clermont-Ferrand met à disposition des sacs de compost gratuits avec l’opération « Compost d’ici », depuis le 6 avril. Pour ceux qui souhaiteraient commencer à composter, voici quelques conseils donnés par Jean Estruch, guide composteur de Clermont Auvergne Métropole. « Le compost, c’est tout simplement le résultat de la dégradation de la matière organique, une dégradation qui va être un peu plus poussée que celle qui se passe naturellement, qui est accompagnée par la main de l’homme. C’est un engrais naturel qui peut être utilisé en tant que fertilisant du sol », explique le spécialiste.

Le compost, une affaire d'équilibre

Faire son compost chez-soi est, pour Jean Estruch, à la portée de tous. Il suffit de mettre sa matière organique, le plus souvent issue de la préparation de repas, dans son composteur, mais pas seulement : « L’idéal, c’est de mélanger avec de la matière sèche structurante, de la matière carbonée. Le plus souvent ce sont des feuilles d’arbre ou du broyat de bois. En mélangeant ces deux matières, on va permettre une aération, primordiale pour le compostage. La dégradation se fait en milieu oxygéné », précise le guide composteur. Cet équilibre entre matière organique et matière carbonée permet également d’éviter les nuisances comme les odeurs ou l’apparition de larves. Jean Estruch se veut rassurant : bien exécuté, le compost ne présentera aucun de ces désagréments.

Commencer son compost

Si le compost est bien oxygéné grâce à la matière sèche, le brassage n’est nécessaire que 2 à 3 fois par an. En revanche, si vous rencontrez des difficultés pour vous procurer de la matière sèche, il faudra le brasser plus régulièrement : selon Jean Estruch, une à 2 fois par mois. « L’idéal, c’est de commencer par tapisser le fond d’un peu de matière sèche structurante et quand on fait son apport de matière organique humide dessus, on va le mélanger avec cette couche-là pour décompacter les apports qu’on fait. Ça évite qu’il y ait des agglomérats qui se fassent et des poches sans oxygènes qui se créent », détaille Jean Estruch. Recouvrez ensuite d’une couche de matière sèche équivalente, et renouvelez ensuite l’opération à chaque ajout de déchets organiques pour un compost homogène.

Quand composter ?

Le compost peut être commencé n’importe quand, mais la période la plus propice est celle des beaux jours : « Ce qui dégrade la matière organique, c’est la vie du sol et elle se ralentit quand il fait froid. On peut essayer de calculer les timings : si je considère que mon compost sera mûr dans 9 mois, je peux par exemple commencer mon compost au printemps pour l’utiliser au printemps suivant », affirme Jean Estruch. Pour un compost mûr, comptez entre 9 mois et un an. Certaines personnes criblent leur compost pour le conserver : « Ca ne perd pas ses nutriments immédiatement. On peut le conserver quelques temps après l’avoir criblé et on récupère une matière plus fine », ajoute Jean Estruch.

Utiliser son compost

Au moment d’utiliser votre compost, seul le fond de votre composteur sera mature. « Il faut enlever la partie supérieure en mettant une bâche devant son composteur. On retire la matière fraîche qui est en surface et on utilise la matière mûre. On remet ensuite la matière fraîche dans le composteur, ce qui fait un petit brassage en même temps », indique Jean Estruch. On peut ensuite intégrer son compost à la terre du jardin, à faible profondeur. Certaines plantes comme les tomates ou les cucurbitacées en sont très friandes. Le compost est en revanche déconseillé pour certains plants comme les poireaux, l’ail ou l’oignon.

Quoi mettre dans son compost ? 

Si toute matière organique est compostable, certains déchets sont déconseillés aux débutants : « En fonction de notre maîtrise du compost, on va éviter certaines matières un peu plus à risque en termes de nuisances : tout ce qui est viande, poisson, produit laitier, ça peut se composter mais on va faire attention quand on débute à ne pas les mettre parce que c’est ça qui peut provoquer des mauvaises odeurs ou attirer des larves de mouche », recommande Jean Estruch. Les déchets du jardin doivent être incorporés coupés en petits morceaux. Le spécialiste du compost tient aussi à préciser que contrairement à certaines croyances, les agrumes s’intègrent très bien au compost. Si les déchets vous paraissent trop gros, n’hésitez pas à les couper plus finement.

Valoriser ses déchets

Composter ses déchets permet de leur donner une seconde vie, de les valoriser. On réduit également la masse de déchets collectés et à terme, les fréquences de collecte, mais pas seulement : « Ces déchets sont amenés à l’incinérateur. Ils sont constitué majoritairement d’eau et c’est très énergivore quand on essaie de les faire brûler », explique Jean Estruch.  Les sacs de compost de Clermont Métropole sont à récupérer dans les déchetteries ouvertes au public Clermont-Ferrand (zone des Gravanches), Cournon-d’Auvergne, Gerzat, Pont-du-Château, Blanzat, Saint-Genès-Champanelle. Ils ont une contenance de 40 litres (environ 20 kg). Les usagers peuvent bénéficier de deux sacs par personne. Les horaires d’ouverture des déchetteries sont de 9 heures à 12h30 et de 13h30 à 19 heures du lundi au vendredi et de 9h à 19h le samedi.

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