Ce samedi 1er février, à Clermont-Ferrand, une journée de sensibilisation au blind baseball, baseball pour non ou mal voyants, est proposée. Cette discipline est aussi accessible aux joueurs voyants. Elle est encore méconnue.
Ce samedi 1er février, l’équipe de France de blind baseball, baseball pour non ou mal voyants, sera en stage à Clermont-Ferrand, au campus des Cézeaux : trois sportifs seront présents dans le but de préparer les championnats d’Europe qui se disputeront en Hongrie, en mai. Ce rendez-vous est l’occasion de proposer une journée de sensibilisation, pour recruter de nouveaux joueurs. La discipline est arrivée en France il y a une dizaine d’années. “Elle revient sur le devant de la scène depuis 2023”, indique Viknesh Anbarasan, joueur de l’équipe de France. Le jeu se pratique à 5 joueurs minimum. Il est proposé à des athlètes souffrant d’un handicap visuel mais pas seulement. “Des personnes en fauteuil peuvent aussi participer” précise Viknesh.
Une balle qui renferme une clochette
L’athlète explique les règles du jeu : “Chez les valides, il y a un lanceur et un batteur. Chez nous, la même personne fait les deux. Par exemple, j’ai la batte dans une main et la balle dans l’autre. La balle renferme une clochette et des trous, pour qu’on puisse entendre quand elle vole. Il faut que la balle touche le terrain du milieu avant d’atterrir dans la zone de défense. Une fois qu’on a tiré la balle, il y a une balise sonore et des personnes sont là pour taper avec des clapets. Les joueurs savent ainsi où ils doivent se diriger”.
Une discipline peu connue
Le blind baseball souffre d’un manque de notoriété. Certains clubs pratiquaient cette discipline mais ont disparu. Les Arvernes de Clermont-Ferrand sont le seul club à ce jour avec une section blind, parallèlement à d'autres équipes qui mènent des actions ponctuelles. Par conséquent, Viknesh, âgé de 29 ans, très malvoyant, habite à Paris mais est contraint de venir s’entraîner en Auvergne : “Je n’ai pas le choix car il n'y a qu'un club. Cela prend du temps et de l’argent. Je dois venir 4 week-ends avant avril. Tout est à mes frais. Un week-end me coûte une centaine d’euros”. À l’âge de 4 ans et demi, il a été frappé par la sarcoïdose. Il est depuis athlète handisport. Viknesh raconte comment il a découvert le blind baseball : “En 2023, une de mes coéquipières m’a parlé du blind baseball. Ils cherchaient des joueurs pour le championnat d’Europe. Comme j’aime bien les défis, j’ai voulu découvrir ce sport. J’ai trouvé ça intéressant car on travaille le cardio, le physique, la stratégie, la méthodologie. J'ai fait pas mal de stages et j’ai participé aux championnats d’Europe à Bologne en Italie”.
Un sport complet
Le joueur aime toutes les facettes de ce jeu : “Cela permet de me défouler sur le terrain. Cela met en avant de nombreuses capacités et cela permet de me surpasser. J’aime repousser mes limites. J’apprécie aussi l’esprit collectif. Les autres comptent sur nous. On est en attaque et en défense. On doit savoir tout faire. On utilise les pieds et les mains. C’est complet”.
“C’est spectaculaire"
Selon Viknesh, le blind baseball gagnerait à être connu : “C’est spectaculaire. C’est télégénique. Les gens s’amusent en regardant le match. Cela permet de montrer qu’on peut pratiquer un sport de haut niveau malgré un handicap visuel”. Des pays comme les Pays-Bas, l’Italie, les Etats-Unis sont à la pointe de ce sport. Lui qui est aussi consultant en handicap et journaliste freelance, croit au développement du blind baseball : “J’aimerais que d’autres clubs voient le jour en France. Cela serait l’idéal. Si j’avais des entraînements plus près de chez moi, je pourrais m’entraîner plus souvent, pour progresser encore plus vite”.
Si vous souhaitez découvrir ce sport, rendez-vous ce samedi 1er février, au stade des Cézeaux, à Clermont-Ferrand, de 9 heures à 17 heures.