Au CHU de Clermont-Ferrand, certains médecins ont exprimé leurs inquiétudes quant à la gestion simultanée du COVID 19 avec l’épidémie de grippe saisonnière, qui intervient généralement entre décembre et mars. Cependant, il semble que les gestes barrières soient aussi efficaces face à la grippe.

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« Le port du masque protège de la grippe », le docteur Claire Aumeran est formelle. Médecin hygiéniste et infectiologue au CHU de Clermont-Ferrand, elle a déjà l’expérience du port du maque utilisé pour endiguer l’épidémie de grippe saisonnière : « Lorsque l’on a des cas de grippe dans un service, on prend ce qu’on appelle des "précautions complémentaires gouttelettes". Le port du masque est obligatoire pour les soignants dans le service, et le port du masque de type FFP2 est utilisé en cas d’acte médical invasif », explique le docteur Aumeran. Pas de doute pour elle, le port du masque est donc un outil efficace pour lutter contre la transmission de la grippe : « Comme le COVID 19, la grippe se transmet par projection de gouttelettes. La contamination se fait lorsque l’on est en contact à moins d’un mètre, sans gestes barrières, pendant 15 minutes ou plus. C’est le principal mode de transmission de ces 2 virus. » Pour ce qui est des modes de transmission secondaires, on ignore, pour l’heure, s’il existe des différences.

Le masque protège d'autres virus

Selon le docteur Aumeran, lors de l’épidémie annuelle de grippe, au CHU de Clermont-Ferrand, tous les personnels non vaccinés portent un masque de type chirurgical. En effet, les masques chirurgicaux ont des normes de filtration fixées à environ 3 microns. Les virus du COVID 19 et de la grippe, émis par les voies respiratoires hautes, sont des particules comprises entre 3 et 5 microns et sont donc filtrées par les masques. « Les masques chirurgicaux de bloc ont une efficacité de filtration comprise entre 95 et 98%. Les masques en tissu homologués de type « usage individuel » sont efficaces entre 90 et 95% et les masques de type « usage collectif », entre 85 et 90% », précise Claire Aumeran. Ainsi, d’autres virus d’une taille similaire à la grippe et au COVID 19 sont filtrés par les masques : les rhinovirus, entérovirus, virus pseudo-grippaux ou encore les virus responsables de pathologies telles que la bronchiolite. L’efficacité des masques est testée par la DGA (Direction Générale de l’Armement), et des tests de respirabilité sont aussi effectués.  

Se laver les mains pour tuer le virus

La bonne hygiène des mains permet également, selon elle, d’éviter de contracter la grippe : « Se laver les mains est très important. C’est l’action de friction, pendant 30 secondes au moins, qui va tuer le virus. La grippe, comme le SARS-Covid 2, sont des virus enveloppés. Leur génome se trouve à l’intérieur d’un mécanisme comparable à une cellule, qui est lui-même enveloppé », affirme Claire Aumeran. Paradoxalement, cette enveloppe rend, selon elle, le virus vulnérable. D’autres virus comme celui de la gastro-entérite qui sont des virus « nus », sont beaucoup plus résistants. « En soi, la transmission ne se fait pas directement par contact, sinon, cela se saurait, c’est pour cela qu’il est inutile de désinfecter ses courses ou de laver ses vêtements lorsque l’on rentre chez soi. En revanche, comme pour le COVID 19, la grippe se transmet en touchant des sécrétions fraiches contenant du virus avant de se toucher au niveau des muqueuses du visage. Se laver régulièrement les mains protège donc des 2 virus », détaille Claire Aumeran.

Des questions sur la coexistence des 2 virus

Si la grippe est un virus saisonnier, son apparition est décalée dans l’hémisphère sud et a déjà eu lieu. Il semblerait que cette année, l’épidémie ait été relativement modérée. « Il n’y a pas eu une grosse épidémie, la question est de savoir si c’est grâce aux gestes barrières ou non, mais c’est une possibilité », précise le docteur Aumeran. Selon elle, il se pourrait également que le COVID 19 et le virus de la grippe aient des difficultés à circuler ensemble : « Il arrive que certains virus entrent en compétition, comme le rhume et la grippe par exemple. L’un prend le pas sur l’autre, quand l’un commence à circuler, l’autre régresse. Il est possible que le COVID 19 et la grippe fonctionnent de cette manière, mais pour l’instant, on n’en sait rien. C’est une piste envisagée », affirme le médecin. Elle rappelle également que, si les gestes barrières nous protègent, se faire vacciner contre la grippe reste primordial, afin d’éviter deux épidémies simultanées.
 
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