Au CHU de Clermont-Ferrand, environ 80 patients sont hospitalisés pour COVID, lundi 17 janvier. La direction se veut à la fois « optimiste et vigilante ». Les deux semaines à venir s’annoncent cruciales.
Alors que le variant Omicron déferle sur la France, le CHU de Clermont-Ferrand n’échappe pas à la règle. Didier Hoeltgen, directeur général du CHU de Clermont-Ferrand, détaille les chiffres des hospitalisations dans son établissement en ce lundi 17 janvier : « Au niveau des réanimations, on a 20 à 30 hospitalisations. Il y en a 40 à 50 de plus en médecine, ce qui fait à peu près 80 COVID hospitalisés. Au niveau des urgences, dans les pics, on est au-dessus de 200 arrivées d’urgences par jour pour les adultes et au-dessus de 100 arrivées d’urgences pour les enfants. En ce moment, ça a l’air de descendre un peu. On est à 170 pour les adultes et à 80 pour les enfants ».
"Optimiste et vigilant"
Le directeur général du CHU se veut prudent mais veut croire en des jours meilleurs sur le front de l’épidémie : « Aujourd’hui, il faut être à la fois optimiste et vigilant. Optimiste car nous ne sommes pas débordés, le service public et l’hôpital tiennent. Aussi bien en réanimation qu’au niveau des lits de médecine, nous tenons face à cette épidémie qui est atypique. On doit être vigilants car le taux d’incidence continue de monter et il est à un niveau très haut. Il y a une forte tension sur les urgences, sur les lits de médecine et sur les lits de réanimation ». Il ajoute : « On est plutôt sur un plateau. On ne sait pas dans quel sens l’épidémie va évoluer. Il faut toujours être vigilant car les taux d’incidence et les taux de positivité, 20 à 30 %, sont très élevés ».
"Des raisons d’être optimistes"
Même son de cloche de la part du Pr Ousmane Traoré, chef de service d’hygiène hospitalière au CHU de Clermont-Ferrand : « Je pense qu’on peut avoir objectivement des raisons d’être optimistes, pas forcément pour les deux semaines qui viennent. Le variant Omicron est très clairement moins virulent sur le plan respiratoire que le variant Delta. Cela entraîne moins de détresses respiratoires, moins de risques de surcharge, moins de réanimation. Mais il se diffuse tellement qu’il assure cette fameuse immunité collective qu’on attend tous depuis 2 ans. Il y a l’immunité vaccinale mais il y a aussi l’immunité naturelle ».
15 jours décisifs
Le médecin précise : « On a encore quelques semaines d’incertitude dans le sens où le virus circule tellement qu’il y a un volume de patients positifs qu’on n’a jamais eu depuis le début de l’épidémie. Quelle est la portion de ces patients qui va se transformer en patients qui viennent à l’hôpital et qui vont surcharger l’hôpital ? Cela, on ne le sait pas bien. On aura une meilleure idée de cela dans les 15 jours qui viennent. Si on passe cette phase, on peut espérer avoir une période meilleure ».
Le profil des patients COVID
Le Pr Ousmane Traoré explique le profil des patients COVID pris en charge au CHU de Clermont-Ferrand : « Ce sont des patients relativement âgés. Ils sont essentiellement non-vaccinés ou n’ont pas un schéma vaccinal complet. Il y a aussi des patients vaccinés mais immunodéprimés. Ces patients-là viennent et restent à l’hôpital. Ils présentent moins de symptômes respiratoires que pour les précédents variants. C’est un virus qui fatigue énormément et les patients viennent avec une grande altération de l’état général. Ils décompensent d’autres pathologies à l’occasion de cette infection. On voit aussi plus d’enfants mais ils n’ont pas des tableaux cliniques inquiétants ». Il précise : « Au CHU, les patients hospitalisés sont essentiellement contaminés au variant Delta. Les symptômes les plus graves sont les symptômes respiratoires. On a une large majorité de Delta, notamment en réanimation. Mais dans les prélèvements, on est à 90 % de variant Omicron et c’est pratiquement l’inverse chez les patients hospitalisés ». Pour l’heure, les opérations déprogrammées en raison de l’épidémie de COVID ne sont pas encore reprogrammées au CHU de Clermont-Ferrand.