Dans le Puy-de-Dôme, la colère de salariés de Toupargel : "On se retrouve comme des moins-que-rien"

L'issue est plus qu'incertaine pour La Place du Marché, anciennement Toupargel. Sans repreneur, le groupe sera placé en liquidation judiciaire. L'Auvergne compte 7 sites, un peu moins de 200 salariés, dont celui de la Roche-Blanche dans le Puy-de-Dôme. Les salariés ont exprimé leur colère ce mercredi 11 janvier.

Le tribunal de commerce de Lyon devait se prononcer ce mercredi 11 janvier matin sur l'avenir de la société de livraison à domicile de produits alimentaires Toupargel. Il a mis en délibéré à vendredi 13 janvier sa décision. Sans repreneur, le groupe sera placé en liquidation judiciaire. Les salariés du site de La Roche-Blanche (Puy-de-Dôme) se sont rassemblés ce mercredi. Annabelle Colpin, télévendeuse depuis 17 ans, est écœurée : « On a tout donné pour cette entreprise. On croyait vraiment fort au rachat de Toupargel. On s’est donné au maximum pour nos clients et ça n’a pas payé. On est tristes, on est dégoûtés. On a vraiment tout donné et, au final, on se retrouve comme ça, comme des moins-que-rien du jour au lendemain. »

"Nos mamies ont besoin de nous"

Les mots sont forts, les visages marqués. Alors que le sort de leur entreprise se joue à Lyon, au même moment, les salariés ne se font pas d’illusions. Place du marché est bien fermé, la fin d’une belle histoire pour Marie-Claire, 34 ans de télévente : « Personne ne nous a écoutés. Nous étions au contact de la clientèle. Nos mamies ont besoin de nous. On pouvait les livrer à la semaine, à la quinzaine ou au mois. Ça leur rendait énormément service. »

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La fin est proche pour La Place du Marché anciennement Toupargel. Sans repreneur, le groupe sera placé en liquidation judiciaire. L'Auvergne compte 7 sites, un peu moins de 200 salariés, dont celui de la Roche-Blanche dans le Puy-de-Dôme. Les salariés s'étaient rassemblés ce matin. ©J.Le Coq/AF.Souchon/K.Janicki / France 3 Auvergne

Anciennement Toupargel, la société de livraison de produits surgelés à domicile avait connu son heure de gloire dans les années 2000. Plus d’un million de clients avant la dégringolade : une clientèle vieillissante, un chiffre d’affaires en chute libre… La reprise par les frères Bahadourian, un actionnaire solide sur le papier, n’y changera rien, bien au contraire pour des salariés désabusés comme Agnès Mallet, représentante de Force Ouvrière : «Nos mamies ont besoin de nous, ils ne nous ont jamais écoutés, alors que quand on est patron on écoute un peu ses salariés. La conjoncture actuelle joue, peut-être, mais il n’y a pas que ça. Il y a une mauvaise gestion de leur part, pas d’écoute, beaucoup de choses rentrent en ligne de compte. La conjoncture actuelle a bon dos. »

"C'est vraiment une catastrophe"

A la Roche-Blanche, le site historique de Toupargel a compté jusqu'à 250 salariés. Ils ne sont plus que 50 aujourd'hui. Cette fermeture reste un coup dur pour la municipalité et Jean-Pierre Roussel, le maire : « C’est vraiment une catastrophe pour la commune et une catastrophe pour les salariés qui, dans une situation économique perturbée en ce moment, auront certainement du mal  à retrouver un emploi localement. » Avec 1 600 salariés, la liquidation du groupe représenterait l'un des plus gros plans sociaux de ces derniers mois après Camaieu et Scopelec.

Propos recueillis par Julien Le Coq / France 3 Auvergne

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