De l'école d'infirmier à la scène : le fabuleux destin de cet humoriste

C’est un retour en fanfare pour Elies Zoghlami. En 2020, il quittait Clermont-Ferrand, son diplôme d’infirmier en poche. Il revient en 2024 pour le rodage de son spectacle d’humour, après une tournée nationale et avec plus de 140 000 abonnés sur TikTok.

De l’eau a coulé sous les ponts pour Elies Zoghlami. Cet ancien étudiant de l’école d’infirmiers de Clermont-Ferrand est désormais humoriste. Il présente son spectacle “ “Si on m’avait dit” et termine sa tournée de rodage à la Comédie des Volcans de Clermont. Lui et sa famille s’y étaient installés en 2017. “J'étais en Corrèze et après, j'ai fait mes années post bac à Clermont. Au début j'étais en fac, puis j'ai arrêté la fac et j'ai passé les concours infirmiers. J'ai fait mes 3 ans d'école. J'en suis sorti en 2020. Ma famille qui elle aussi voulait partir de Corrèze, est venue aussi à Clermont-Ferrand", raconte-t-il.  

"Je garde un très bon souvenir de Clermont"

Le spectacle est en rodage et sa tournée se terminera par cette ville chère à son cœur : "C'est retour à la maison jeudi. J'ai beaucoup aimé mes années à Clermont et les soirées étudiantes. J'y ai passé des très bonnes années. Après, je suis allé vivre à Bordeaux une fois diplômé, fin 2020. Je garde un très bon souvenir de Clermont. On a commencé la tournée avec Bordeaux et on la clôture à Clermont. Ce sont 2 villes un peu symboliques, Bordeaux c'est là où j'ai commencé le stand-up, c'est là où j'ai exercé mon métier d'avant. Bordeaux Trianon, c'est une salle de 250 places et à Clermont, la Comédie des Volcans a 250 places également”, explique Elies Zoghlami. 

“Clermont-Ferrand est une très bonne ville étudiante, se souvient-il. Je ne sais pas aujourd'hui comment c'est mais quand j'y étais, c'était hyper dynamique. Je n’y ai que des bons souvenirs, un institut de formation qui est vraiment très bien, des gens adorables... On dit que les Auvergnats sont des radins, mais je ne trouve pas ou alors je suis plus Auvergnat que les Auvergnats. Ils ont une bonne mentalité. Aujourd'hui je suis à Paris, je peux vous assurer que les Auvergnats ne sont pas des radins ! Mes sœurs, aujourd'hui, sont en fac de médecine à Clermont-Ferrand, ça se passe très bien. Mon père a son bureau de tabac à Lempdes, ma mère est médecin”.  

L'humour et la santé

C’est aussi à Clermont-Ferrand qu’il a fait ses premiers pas dans le milieu de la santé, son ancien métier : “Je suis passé dans tous les établissements de santé du coin ou presque, que ce soit Clermont, Riom, Aubière, je suis même allé au Mont-Dore ! Je devais passer le col du Guéry en plein mois de janvier. J’avais une chance sur 2 de ne pas arriver au travail à cause de la neige. En plus, j'ai fait une année d'études pendant le confinement COVID. J'ai vécu le fameux confinement à Cournon-d'Auvergne et je faisais des missions d'intérim en tant qu'aide-soignant.” C’est en partie grâce à son métier d’infirmier que l’humoriste s’est fait connaître. Certaines de ses vidéos, racontant des anecdotes de sa vie de soignant sur un ton léger, sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Il comptabilise plus de 140 000 abonnés sur TikTok.  

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Il a choisi de rire de cette profession difficile : “Ça fait partie de ma vie, forcément. Le monde de la santé prend donc une petite partie de mon spectacle. Je me suis fait un peu connaître des réseaux avec des vidéos sur ce thème-là.”  

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Pour Elies, il est important de rire des difficultés, pourtant nombreuses, des métiers de la santé : "On ne se rend pas compte, mais quand on doit mobiliser un patient physiquement, ça tape sur le dos. Le nombre de soignants qui ont, à la fin, soit des hernies discales soit des douleurs lombaires, c'est énorme. Les horaires de travail, la surcharge de travail, physiquement, ça tape. Psychologiquement et physiquement c'est compliqué. On est confronté à la mort, à la maladie, à notre salaire, ce n'est pas facile. On est confronté à des choses qui sont dures, de pouvoir en rigoler sans heurter, c’est important.” 

Faire rire les soignants mais pas seulement

Pour lui, cet humour qui s’attache à ne pas être blessant est l’une des clefs de son succès : “Les gens se reconnaissent dans ce que je fais, il y a un côté sincère, je reste naturel, je n'en fais pas des caisses. Même si je pique, je ne vais jamais blesser la personne, ça va être toujours un humour bienveillant. Il y a une autre humoriste infirmière, Caroline Estremo, qui est une amie et qui parle de ce métier. En général, on n'en parle pas assez, ou alors en tout cas pas en bien, donc je pense que les gens de la santé se sentent un peu oubliés. Un jeune mec issu de l'immigration qui en parle, qui les représente et qui fait rire des malheurs du métier, qui réunit toute une salle de gens à 2 doigts du burn-out pour les faire rire, ça leur fait du bien.” 

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Une passion de toujours

S’il a d’abord choisi le métier d’infirmier, l’humour reste sa première passion : “Depuis petit je baigne dans du Jamel Debbouze, du Gad Elmaleh... Il y a des enfants, leur rêve, c'est d'être footballeur professionnel, moi c’était d’être humoriste. Des fois, ça m'arrivait dans ma chambre, tout seul, de reprendre des blagues de Djamel Debbouze devant mon miroir et de m'imaginer devant un public, mais jamais je ne me suis dit que je le ferai en vrai. Pour moi c'était utopique, ce qu'on appelle le “show business". En 2021, mon meilleur ami m'inscrit secrètement à une scène ouverte à Bordeaux, accessible à tout le monde et me l'annonce une semaine avant. Ça se passe comme ça se passe mais j'ai pris du plaisir, j'étais content de l'avoir fait. Sur scène, devant 30 personnes ou 40 personnes, je me sentais comme un fou. Je l'ai refait, au début, c'était une à 2 fois par mois parce que c'est compliqué de faire sa place, et puis petit à petit, c'était 4 à 5 fois dans le mois. Un soir, je joue à Bordeaux et une directrice de théâtre me repère et elle me dit qu’on va travailler ensemble. Elle m'a permis de faire des premières parties.J'ai fait la première partie de Fabrice Eboué, de Waly Dia. J'ai joué avec Gad Elmaleh, avec Kev Adams aussi. J'ai partagé la scène avec tous ceux que je regardais à la télé.” 

Une date clef du spectacle

Alors, en 2022, il choisi de renoncer à son emploi d'infirmier pour faire de l’humour et du spectacle son travail à plein temps : “De toute façon, mon diplôme d’infirmier, je l'ai, je ne le perdrai jamais, autant tenter et ne pas avoir de regrets. Ça fait 2 ans que je suis à Paris, ça a déjà bien évolué sur les réseaux sociaux, donc ensuite j'ai fait une tournée de rodage. Il y a plus de 3 000 personnes qui sont venues me voir dans des petites salles. On va ouvrir début 2025 les places pour des salles moyennes de 500, 600 personnes dans certaines villes. C’est génial.” Pour la dernière à Clermont, Elies est très attendu : “J’ai au moins une quinzaine d'anciens camarades qui ont pris leur place, il y a ma famille qui sera là, des anciens collègues qui viennent me voir, des amis de l'IFSI, il y a plein d'étudiants et j'ai fait un rabais d'ailleurs pour les étudiants. Ça va être sympa, je pense qu’on va être complet.” Il se produira à 15 heures et à 20h30, jeudi 6 juin à la Comédie des Volcans.  

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