Dragon 63 : mobilisée pour conserver son hélicoptère, l'Auvergne en aura finalement deux cet été

Lundi 29 juin, le ministre de l’Intérieur a annoncé que l’hélicoptère de la sécurité civile Dragon 63 restera dans le Puy-de-Dôme. Laurent Wauquiez a indiqué que la Région Auvergne-Rhône-Alpes allait louer un hélicoptère pour des missions de secours en Auvergne.
 

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C’est une décision que de nombreux élus auvergnats attendaient. Par un tweet, lundi 29 juin, dans la soirée, Christophe Castaner, a indiqué : « A la suite du rapport du directeur général de la sécurité civile qui s’est rendu à Clermont-Ferrand vendredi, j’ai décidé d’annuler la décision de transfert provisoire de l’hélicoptère Dragon 63 vers Mende, où un hélicoptère de la gendarmerie sécurisera la saison touristique ».

Au même moment sur Twitter, le Conseil départemental du Puy-de-Dôme communique : « Christophe Castaner a appelé le président Jean-Yves Gouttebel à 20h19 pour lui indiquer qu’il maintient le  Dragon 63 dans le département du Puy-de-Dôme cet été. Une décision qui fait suite à l’entretien entre le président de la République et le président Jean-Yves Gouttebel ce week-end. ». Le dossier serait ainsi remonté jusqu’au président de la République Emmanuel Macron. L’annulation du transfert de Dragon 63 vers Mende a été saluée par la députée PS du Puy-de-Dôme Christine Pirès Beaune. Elle souligne sur Twitter : « Suite à l’interpellation devant l’hémicycle de l’Assemblée Nationale du ministre Christophe Castaner à 17h ce jour, il nous informe, André Chassaigne et Jean-Paul Dufrègne, du maintien de Dragon 63 à Clermont. Merci au ministre Christophe Castaner de nous avoir entendus ». Contactée, la députée précise : « Ma première réaction est bien entendu un soulagement parce que ne n’était pas une bonne décision. On ne règle pas un problème en en créant un autre. Passé ce soulagement, il y a une colère quand même. J’ai envie de dire tout ça pour ça. Il y a eu une débauche d’énergie de tous, de tous les acteurs pour enfin arriver à faire comprendre que ce n’était pas la bonne solution pour régler un vrai problème qui existe à Mende. Je pense que la mobilisation des uns et des autres a payé ». Elle ajoute : « Cet épisode malheureux révèle le mal qui ronge ce pays, l’exercice vertical du pouvoir. C’était une décision prise à Paris, dans un bureau, sur la base d’éléments transmis. Des chiffres ne veulent rien dire. Derrière il y a des réalités ». Claude Riboulet, président UDI du Conseil départemental de l’Allier, a salué sur Twitter le maintien en Auvergne de Dragon 63 mais a critiqué le mode de communication du ministre de l’Intérieur : « Dragon 63 Il était temps ! La mobilisation unanime des élus, des Bourbonnais et des Auvergnats a été efficace. Mais, désormais, tout s'annonce par voix de tweet ? Les mauvaises comme les bonnes nouvelles. Discuter, c'est bien aussi. ». Par ailleurs, Laurent Wauquiez, président LR du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, a indiqué que la Région allait louer un hélicoptère pour assurer des missions de secours en Auvergne, pour un coût de 300 000 euros. Il y aura donc deux hélicoptères de secours cet été en Auvergne. Sur Twitter, il déclare : "Heureux que la Région, en trouvant un hélicoptère supplémentaire, ait contraint l’Etat à garder Dragon 63. Tous ensemble, on a protégé l’Auvergne. Réjouissons-nous !".

Lors d’une conférence de presse, Laurent Wauquiez a déclaré : « La seule chose qui compte à l’arrivée c’est que parce qu’on a été tous unis, tous mobilisés, les soignants, notre centre hospitalier, toutes les structures de l’Auvergne, qu’on a réussi à changer une décision qui était injuste. Cet hélicoptère sera financé par la Région. Ca va nous permettre d’en bénéficier. Intégralement on a apporté cette solidarité. Pour moi c’est la plus belle des récompenses ». Il ajoute : « Si on n’avait rien fait, qui croit un seul instant que la décision aurait été changée ? Vendredi dernier on nous annonçait que l’on ne reverrait jamais Dragon 63. Lundi matin, je leur expliquais que la Région avait trouvé une solution. Comme par magie, le soir, ils nous disaient qu’on allait finalement ramener Dragon 63 à Clermont. Tant mieux. Il faut bien tous que l’on se dise ça a été possible parce qu’on a été mobilisés ».

Sur Twitter, le CHU de Clermont-Ferrand a salué l'arrivée de ce nouvel hélicoptère "qui aidera le Samu 63 à couvrir les besoins en soins des Auvergnats".

Un tweet qui met le feu aux poudres

Un épisode de plus dans un feuilleton commencé un peu plus tôt. En effet, la rumeur courait depuis quelques jours. C’est finalement un tweet de la préfète de Lozère qui a mis le feu aux poudres. Le mercredi 24 juin la préfète annonçait que l’hélicoptère de la sécurité civile Dragon 63 allait passer tour l’été à Mende. La préfète écrivait : « La préfète Valérie Hatsch confirme l’arrivée du Dragon 48 le 1ᵉʳ juillet 2020 en Lozère comme l’avait assuré le DGSCGC lors d’un rendez-vous à Paris sur ce dossier. Succès partenarial avec les élus, que la préfète réunira pour travailler au maintien du Dragon 48 à l’année ». Un tweet qui déclenchait la colère de nombreux élus auvergnats. Les présidents des Conseils départementaux de l’Allier, du Puy-de-Dôme et du Cantal s'étaient alors fendus d’un courrier de protestation auprès du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. En première ligne, Claude Riboulet, président UDI du département de l’Allier ne cachait pas son incompréhension : « Dans cette affaire, on peut comprendre que la Lozère ait un problème et qu’il fallait remplacer l’avion qui s’était crashé. Mais que l’on ait appris par la bande, sans aucune consultation, que Dragon 63 allait migrer d’Aulnat à la Lozère, c’est inacceptable. Les besoins de Dragon 63 sur le territoire auvergnats ne sont pas une vue de l’esprit mais une réalité. Il en va de la sécurité et de la capacité d’intervention rapide pour sauver les habitants auvergnats. Depuis très longtemps, les collectivités, par le biais des SDIS, ont formé nos sapeurs-pompiers et les équipes du GRIMP pour qu’ils soient capables d’intervenir en mode aéronef et hélitreuillage. C’est ça la spécificité de Dragon 63. Héli-SMUR n’est pas équipé pour intervenir dans des situations dites compliquées. Déshabiller Pierre pour habiller Paul est irresponsable en termes de sécurité des populations auvergnates et bourbonnaises ». Jean-Paul Dufrègne, député PCF de l’Allier, Bénédicte Peyrol, députée LREM de l’Allier, Christine Pirès Beaune, députée PS du Puy-de-Dôme et André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme, lui emboitaient alors le pas et critiquaient sur Twitter, tant sur le fond que sur la forme, la décision de la préfète de la Lozère.

Une réunion à Clermont-Ferrand

Face à ce tollé, et afin de tenter d’apaiser les esprits, Christophe Castaner décidait  d'envoyer le directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises, Alain Thirion, vendredi 26 juin, à la préfecture du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand. De nombreux élus  des départements auvergnats concernés avaient fait le déplacement pour défendre la présence du Dragon 63 sur le territoire auvergnat. Le directeur général expliquait alors la décision prise "Le point de départ, c'est un accident au début du mois de juin. Il fallait trouver une solution. L'hélitreuillage est deux fois moins important sur la zone de la Lozère qu'en Auvergne pendant la période d'été en 2019", commençait Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile. "Il y aura cinq hélicoptères qui pourront couvrir les territoires dans un délai de 35 minutes. Et il y aura aussi une utilisation des héli-SMUR. Ca ne concerne que deux mois maximum. Si on trouve une autre solution d'ici là, on écourtera la période". Une décision qui ne satisfaisait pas les élus auvergnats présents en préfecture. Une pétition en ligne était également lancée. A ce jour, elle a recueilli plus de 17 000 signatures.
 
 
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