Un rapprochement avorté avec trois autres écoles de commerce en France nommé France business school (FBS) a fait perdre beaucoup d’argent aux collectivités et menacé de nombreux étudiants, selon la Cour des comptes.
C’est l’histoire d’une union qui n’aura pas durée, et qui surtout, aura été dommageable à plusieurs points de vue. Une union dans laquelle est impliquée l’école de commerce de la capitale auvergnate : l’ESC Clermont.
Plus de 36 millions d’euros, dont 5 pour le Puy-de-Dôme, c’est le coût auquel chiffre la Cour des comptes ce rapprochement entre l’ESC Clermont, l’ESCEM Tours-Orléans-Poitiers et les écoles supérieures de commerce d’Amiens et de Brest. Une opération hasardeuse pendant laquelle l'école clermontoise avait perdu son habilitation à délivrer des masters... qu'elle a retrouvé désormais.
La Cour relève ainsi sévèrement qu’ "ainsi un projet ambitieux, mal géré, s’est-il terminé par une dissolution lourde de conséquences financières, sociales et pédagogiques".
Retour sur cette "fusion ratée"
Pour assurer leur visibilité à l'international, plusieurs écoles supérieures de commerce décident de se regrouper en juillet 2012 et de faire face à une concurrence féroce en vigueur dans un environnement où les classements internationaux donnent le La.
La fusion est inédite tant par son ampleur, dans un secteur où les regroupements ne concernent en général que deux établissements, que par la situation géographique des établissements qui sont éloignés des uns et des autres.
Cette nouvelle structure a alors le souhait d'innover en recrutant à travers ses "Talent days" des jeunes, auxquels elle va enseigner des "savoir-être et savoir-faire" plutôt que des connaissances académiques, plus classiques. Un échec. Le nombre d'étudiants à s'inscrire dégringole, avec une baisse de 90% du nombre d'étudiants recrutés en 2014 par rapport à 2011-2012.
Chute des inscriptions et suppressions d’emplois
L'école "n'est pas parvenue à relever les défis que ses fondateurs lui avaient fixés", conclut dans son rapport annuel la Cour des comptes.
De fait, après deux années pleines, l'association FBS a été dissoute et placée en liquidation amiable alors les conséquences, financières, sociales et pédagogiques ont été lourdes, relève la Cour.
Le plan de financement qui prévoyait initialement un chiffre d'affaires de 42,5 millions d'euros dès 2013, a finalement atteint 33 millions.
A cela se sont ajoutés les problèmes de comptabilité, le manque de respect des règles de commande publique, des disparités entre salariés avec l'existence de trois types de statuts chez le personnel (salariés, agents détaché ou mis à disposition).
De plus, l'aventure aura eu des conséquences sociales avec la suppression de 181 emplois, après reclassements.
"L'échec de France business school est une conjonction d'erreurs de gestion et de problèmes de contrôle", ajoute la Cour, qui estime que sa dissolution aura même aggravé la situation de départ avec "l'affaiblissement durable" de l'école de commerce d'Amiens, qui jouissait pourtant d'une notoriété.
Rapport à lire en intégralité :
La Cour des comptes épingle le réseau France business school