Et de quatre…. Dans la nuit du 27 au 28 avril, le service des urgences d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme, fermera pour la quatrième fois en seulement un mois. En cause : une désertion des médecins urgentistes intérimaires, suite à une loi prévoyant de limiter leur rémunération.
Près de Clermont-Ferrand, un organe vital s’arrêtera de fonctionner le temps d'une nuit : le service des urgences de l'hôpital d'Ambert (Puy-de-Dôme). Dans la nuit du jeudi 27 avril au vendredi 28 avril, le service des urgences du centre hospitalier connaitra sa quatrième fermeture en l'espace d'un mois. La raison : un manque de médecins intérimaires, en raison de la mise en œuvre de la loi Rist prévoyant de limiter leur rémunération.
Dans ce bassin de 27 000 habitants, l'hôpital d'Ambert s'avère pourtant indispensable : " Dans un système de santé tel qu'on le connait aujourd'hui avec l'éloignement du secteur d'Ambert, un service d'urgence, c'est juste vital !", souligne Frédéric Verne, représentant CGT de l'hôpital d'Ambert. Cependant, le directeur tient à rassurer : "Nous ne sommes pas dans une logique de fermeture. Tout est mis en oeuvre pour maintenir le fonctionnement de notre hôpital", précise Vincent Blanc, directeur du site de l'hôpital d'Ambert.
Privilégier le 15
Pour pallier la fermeture de ce service et poursuivre partiellement la prise en charge, le directeur du site, Vincent Blanc, conseille aux personnes de recourir au 15 : “Idéalement, en amont de sa visite, il faut que le potentiel patient appelle le 15. Autrement dit, la personne qui veut se rendre dans un service d’urgence doit composer le 15 pour être régulée par le SAMU qui pourra juger si c’est une urgence vitale nécessitant une intervention immédiate. Cela vaut pour Ambert mais c’est un adage qui devrait être appliqué partout ailleurs”.
Conséquence de la loi RIST
Une situation déjà bien connue par le centre hospitalier. En octobre 2021, le service des urgences avait été victime d'une fermeture pour les mêmes raisons : la mise en application de la loi Rist. Frédéric Verne explique : "La loi RIST, qui s'est imposée à partir du 3 avril, a amplifié les difficultés. Nous avons des médecins qui sont partis plutôt vers le privé puisque la loi RIST prévoit de plafonner le montant de rémuinération des médecins". Près de six mois après, le représentant CGT assure que cette fois-ci, c'est différent : "Là, aujourd'hui, nous avons des garanties, de l'ARS et de la direction, de maintien de service".
"Aucun risque de fermeture totale"
Frédéric Verne a espoir en le maitien d'un service d'urgence : "C'est une fermeture ponctuelle. Nous avons la certitude d'arriver à faire fonctionner le service des urgences et du SMUR. Nous avons les garanties de l'ARS et de la direction.Toutes les solutions sont cherchées pour boucher les cases manquantes. C'est seulement dû à un manque de médecins. Grâce au travail de la direction, des partenaires sociaux et des médecins, toutes les possibilités sont recherchées pour faire venir des médecins. Nous avons des médecins contractuels qui viennent de plus en plus souvent et qui sont intéressés pour venir travailler chez nous. Il n'y a aucun risque de fermeture totale".
L'hôpital compte cinq médecins titulaires et cinq sous statut de contractuels. Dans ce contexte, le centre hospitalier cherche à tout prix à faire rester ses médecins : "C'est un personnel qu'il faut fidéliser. Il y a véritable enjeu pour le territoire ambertois".
Pourtant, l'hôpital n'est pas au bout de ses peines. Prochaine fermeture annoncée : le 29 avril.