A compter du 15 octobre, les tests de dépistage du COVID 19, PCR et antigéniques, ne seront pas remboursés pour les majeurs non-vaccinés et sans ordonnance. A Clermont-Ferrand, le laboratoire Gen-Bio doit s’adapter à une baisse d’activité annoncée.
A partir du 15 octobre, les tests de dépistage du COVID 19 seront déremboursés pour les assurés français de plus de 18 ans qui ne pourront justifier ni d'une vaccination contre le COVID 19, ni d'une prescription médicale.
Des tests payants
D'après FranceInfo, les tests PCR coûteront dorénavant 44 euros pour les personnes majeures non vaccinées sans ordonnance. Les tests antigéniques seront facturés 22 euros s'ils sont effectués en laboratoire. En revanche, en pharmacie, il faudra débourser 25 euros (30 euros le dimanche). Les autotests à 5,20 euros ne seront plus gratuits quand ils sont réalisés devant le pharmacien.
A Clermont-Ferrand, Thomas Duret, biologiste, responsable du service COVID et directeur général du laboratoire Gen-Bio, rappelle les conditions du ministère de la Santé : « Nous avons des orientations ministérielles qui ne sont pas encore définitives. Il y aura un déremboursement c’est-à-dire une non prise en charge des tests uniquement pour les majeurs non-vaccinés, sans ordonnance. Pour les personnes qui sont vaccinées, dans le cas où elles présentent des symptômes, ou si elles sont en préopératoire, ou si elles côtoient des personnes fragiles, il y aura toujours une prise en charge sans ordonnance. Cela vise à ce que l’accès aux tests soit toujours maintenu, pour surveiller l’éventuel redémarrage du virus. Les non-vaccinés, s’ils ont des symptômes, devront présenter une ordonnance de moins de 48 heures pour être pris en charge. Les non-vaccinés qui n’ont pas d’ordonnance n’auront pas de prise en charge pour les tests PCR et antigéniques. On pratique aussi les tests antigéniques. La doctrine sera la même que pour les tests PCR. Il n’y aura pas de prise en charge s’il n’y a pas d’ordonnance ».
Il va y avoir une baisse du nombre de tests. Les prévisions font état d’une chute de 50 à 80% au niveau national
Le laboratoire s’attend à une forte baisse d’activité : « Il va y avoir une baisse du nombre de tests. Les prévisions font état d’une chute de 50 à 80% au niveau national. Mais il faut savoir que sur les tests PCR, ces deux dernières semaines, l’activité se porte sur des personnes cas contacts ou symptomatiques, ou en préopératoire. On avait beaucoup moins d’activité sur les pass sanitaires car le taux de vaccination est maintenant significatif. On va avoir une baisse de tests PCR de peut-être 50% ». Face à cette baisse d’activité, les effectifs vont être touchés chez Gen-Bio. Thomas Duret indique : « Pour s’adapter à des surcroits d’activité très importants, on a eu recours à des contrats plutôt courts, CDD ou intérim. Il fallait s’adapter aux différentes vagues parce que l’activité n’était pas continue. Ces contrats vont s’arrêter fin octobre, fin novembre, fin décembre et ne seront pas renouvelés. On avait réalisé des contrats assez courts, sur 3 à 6 mois. On estime une baisse de 50% des effectifs sur la partie COVID d’ici fin décembre, qui sera ensuite répartie sur l’ensemble de l’activité ».
Des contrats courts touchés
Il poursuit : « On est montés jusqu’à 120 contrats équivalent temps plein en surcroit d’activité COVID pour Gen-Bio sur nos 16 sites du Puy-de-Dôme. Ils étaient majoritairement sur le plateau des Gravanches, à 80%, pour faire de la technique PCR. Il fallait des techniciens, il fallait effectuer des analyses. On a eu recours à des contrats courts pour réaliser des prélèvements sur les autres sites. Il va y avoir une décroissance progressive. On aura 80 contrats fin octobre, 60 fin décembre ». Malgré tout, d’autres tests seront pratiqués : « On reste quand même avec une activité de base car on va toujours avoir une activité de PCR préopératoires, pour les cas contacts et les cas symptomatiques. L’hiver approchant, il va y avoir une circulation virale peut-être différente du COVID, comme on peut le voir dans l’hémisphère sud. On assiste à la réémergence de virus comme la grippe. Les PCR COVID vont être encore utiles pour des diagnostics différentiels entre une grippe et un COVID ».
Actuellement, on pratique entre 10 et 12 000 tests PCR par semaine sur le Puy-de-Dôme
Depuis quelques semaines, la baisse d’activité se fait sentir chez Gen-Bio : « Actuellement, on pratique entre 10 et 12 000 tests PCR par semaine sur le Puy-de-Dôme. Au plus fort de la crise sanitaire on est montés à 30 000 tests par semaine. Chez Gen-Bio on pratique majoritairement des tests PCR mais on réalise 2 000 à 3 000 tests antigéniques par semaine. On pratique aussi les dépistages scolaires dans les établissements. On est mandatés par le rectorat et l’ARS (Agence régionale de santé, NDLR). Il y aura une prise en charge pour les mineurs non-vaccinés. On pratique plutôt des tests salivaires dans les écoles maternelles et primaires ». Selon le ministère de la Santé, près de 5,9 millions d'adultes n'ont encore reçu aucune dose de vaccin et devront donc régler de leur poche ces examens jusqu'alors entièrement pris en charge par l'Assurance maladie. Une mesure censée encourager la vaccination, mais aussi alléger la facture du dépistage, qui devrait s'envoler à 6,2 milliards cette année, après les 2,2 milliards dépensés en 2020.