Le plan blanc est levé au CHU de Clermont-Ferrand depuis mercredi 26 mai. S’il s’agit d’une bonne nouvelle, car synonyme d’apaisement de l’épidémie, pour les syndicats, ce pourrait aussi signifier une hémorragie de personnel, dont certains souhaitent être mutés ou démissionner.
Le plan blanc a été levé au CHU de Clermont-Ferrand mercredi 26 mai. La troisième vague de COVID 19 semble apaisée mais pourtant, ce qui aurait dû être une bonne nouvelle inquiète les syndicats, qui craignent une nouvelle vague, non pas épidémique cette fois mais de démissions et de mutations du personnel hospitalier : « On s’attend au pire car toutes les demandes de mutation et toutes les démissions étaient bloquées en raison du plan blanc et là, il y en a énormément. En 35 ans à l’hôpital, je n’ai jamais vu ça. Je n’ai jamais vu un tel souhait de quitter le navire. Il y a beaucoup de demandes de mise en disponibilité aussi, ça risque d'être une véritable hémorragie », raconte Marie-Claudine Ferrara, déléguée syndicale CGT du CHU. Pour le syndicat Sud Santé Sociaux, cela s’explique par le fait que l’hôpital public n’est plus aussi attractif, mais également car le Ségur de la Santé « a fait beaucoup de déçus ».
Des activités opératoires presque inchangées
Les agents détachés dans les services COVID 19 regagnent petit à petit leur service d’origine et d’autres repassent en horaires classiques : « Des services étaient repassés en 12 heures. Les agents ont fait le choix de rester en 12 heures dans certains services. La réanimation est restée en 7h30 donc ça ne change rien pour eux », précise Marie-Claudine Ferrara. L’activité opératoire avait déjà repris il y quelques semaines. Certaines spécialités n’avaient d’ailleurs pas eu besoin de ralentir, comme la chirurgie cardiovasculaire. « A l’occasion de la 3ème vague il n’y a pas eu autant de diminution d’activité au bloc, sauf que là, ça va être les vacances. Par habitude, on sait qu’il va y avoir des blocs fermés. Ça permet de diminuer les effectifs et que les agents puissent prendre des vacances. C’est un cercle vicieux, parce qu’en tant que syndicat, on ne peut pas réclamer des fermetures, on est là pour que le service public vive », regrette Marie-Claudine Ferrara.
Fin des heures supplémentaires surcompensées
Le 31 mai signe également la fin des heures supplémentaires surcompensées : « Ca a eu aussi un effet pervers de ces heures surcompensées et défiscalisées. Des agents faisaient énormément d’heure, jusqu’à se mettre en danger. Comme ça dure depuis des mois, les agents ont pris le rythme. Je pense que ça va être compliqué pour certains », ajoute Marie-Claudine Ferrara. Pour l’heure, elle ignore si la politique du CHU en termes de visites aux proches hospitalisés est amenée à être modifiée. Contactée, la direction du CHU n'a pas souhaité communiquer.