Gilets jaunes. Violences à Clermont-Ferrand : une élue France Insoumise pointe la responsabilité de la police

Dans un tweet, Marianne Maximi, conseillère municipale France Insoumise de Clermont-Ferrand, s'interroge sur le rôle de la police lors de la manifestation des Gilets jaunes du samedi 23 février. Des propos fustigés par le directeur départemental de la sécurité publique et l'opposition municipale.
 

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Clermont-Ferrand a été le théâtre de violences inédites lors de la manifestation des Gilets jaunes samedi 23 février. Des casseurs s'en sont pris à des boutiques ainsi qu'aux forces de l'ordre. "Moralité : les manifs se passent bien jusqu'à ce que la police décide du contraire" : c'est par ce message posté sur Twitter samedi 23 février que Marianne Maximi s'est attiré les foudres de l'opposition municipale et de la police.

La conseillère municipale France Insoumise de Clermont-Ferrand récidive lundi 25 février, dans une lettre ouverte envoyée aux médias clermontois. Elle explique : "Une première question est sur toutes les lèvres : alors que tout se passait bien, alors que la place de Jaude et l’avenue des États-Unis avaient été traversées sans aucun incident, pourquoi les forces de police ont-elles bloqué la manifestation à hauteur de la place du Changil à côté du Palais de Justice ? C’est pour beaucoup une véritable énigme". Contactée par téléphone, l'élue confirme ses propos et précise : "Je m'interroge sur la stratégie du maintien de l'ordre par les autorités". A la fin de sa lettre ouverte Marianne Maximi interpelle la Préfète du Puy-de-Dôme : "je demande à Madame la Préfète de répondre : pourquoi la manifestation qui quittait le centre-ville sans incident, a-t-elle été bloquée vers le Palais de Justice ? En fonction de la réponse, le groupe municipal France Insoumise demandera si nécessaire l'ouverture d'une commission d'enquête municipale réunissant des membres des différents groupes du Conseil afin de faire toute la lumière sur les faits et sur leurs conséquences".

La police n'a agressé personne

Ces déclarations ont scandalisé le directeur départemental de la sécurité publique. Marc Fernandez : "Le portail du Tribunal de Grande Instance a été dégradé. Les forces de l'ordre ont dû se rapprocher. Elles ont reçu des projectiles. L'agressivité était du côté d'une fange de 500 personnes. Non la police n'a agressé personne". Interrogé sur le blocage de la manifestation vers le Palais de Justice, il répond : "C'est n'importe quoi. La manifestation n'était pas déclarée, il n'y avait pas d'itinéraire. Je n'ai pas vocation à répondre à une conseillère municipale". Il conclut : "La police a été agressée et n'a pas fait dégénérer la manifestation. On verra s'il y a une suite à donner à ces propos".

Polémique sur Twitter

Les déclarations de l'élue France Insoumise dirigées à l'encontre des forces de l'ordre ont immédiatement été fustigées par l'opposition municipale. Ainsi, Jean-Pierre Brenas, conseiller municipal et communautaire Les Républicains, s'est emparé de la polémique sur Twitter : "Elle est belle la majorité de gauche à Clermont-Ferrand. Pour rappel Olivier Bianchi doit son élection à ces voix-là et se précipitera pour aller les rechercher en 2019". Le président du groupe d'opposition à la mairie de Clermont-Ferrand nous confie : "Ce tweet est irresponsable et indigne d'un élu. Mme Maximi faisant partie de la majorité municipale, le Maire ne peut pas rester silencieux. Il doit au minimum condamner ses propos". Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand ne souhaite pas polémiquer à ce sujet. Il précise : "je ne souhaite pas me rabaisser au niveau de son tweet et de l'instrumentalisation qu'en fait Jean-Pierre Brenas. Pendant que les opposants s'agitent, moi je défends la ville et j'assume mes responsabilités".
 
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