Mardi 24 septembre, un appel interprofessionnel à manifester contre le projet du gouvernement de réforme des retraites a été lancé. A Clermont-Ferrand, Pascal Poupat, retraité qui a fait toute sa carrière à la SNCF, explique pourquoi il faut sauver le régime spécial des cheminots.
La journée du mardi 24 septembre sera le point d’orgue du mouvement social voulu par la CGT pour protester contre le projet de réforme des retraites. Près de 150 mobilisations sont prévues un peu partout en France, sous un mot d’ordre large : « Emplois, salaires, services publics, retraites : stoppons la régression sociale ! ». A la retraite à Clermont-Ferrand, depuis 2 ans, Pascal Poupat, ancien cheminot et secrétaire général adjoint de la Fédération CGT Cheminots, sera dans le cortège de la manifestation du mardi 24 septembre. A l’âge de 19 ans, il intègre la SNCF comme éducateur aux services sociaux de l’entreprise. Après le mouvement social de 1995, il devient conducteur de trains. Il raconte : « Ce qui m’a poussé à devenir cheminot, c’est l’autonomie et la responsabilité que nous donnait ce métier. Et puis il y avait des avantages, comme la retraite à 55 ans et un salaire correct. Certes il fallait travailler les samedis, les dimanches, pour Noël et les jours fériés, mais le contrat social faisait qu’il y avait plus d’avantages que d’inconvénients ».
"J'avais une grande autonomie"
Conducteur de trains de 1996 à 2008, Pascal est rattaché au dépôt de Vierzon. Il travaille sur les lignes Paris-Limoges et Saint-Germain-des-Fossés-Tours, conduit aussi bien des TER, des Grandes Lignes et du fret. Il explique : « J’avais une grande autonomie et je ne voyais mon chef qu’une fois tous les 3 mois. Je me sentais utile et j’emmenais les gens en toute sécurité. Mes horaires étaient aléatoires, je pouvais conduire un TER à 5 heures du matin ou faire du fret en pleine nuit ».
Parti à la retraite à 55 ans
Après ces 12 ans de cheminot, il exerce des fonctions syndicales qui le mènent à être secrétaire général adjoint de la Fédération CGT Cheminots à Montreuil jusqu’en 2017. Il touche alors 2 900 euros net. Il décide de prendre sa retraite à l’âge de 55 ans : il opte pour une décote qui lui permet de partir 4 ans avant sa retraite complète. Aujourd’hui Pascal touche 1 700 euros net. Il souligne : « Il faut se battre, pas seulement pour le statut, mais surtout pour ce qui est lié au service public. Il y a des fermetures de lignes, de gares, de guichets. On a besoin du chemin de fer partout, dans le Cantal et sur Paris-Clermont. Si les cheminots se battent, c’est pour essayer de conserver leurs acquis sociaux et un autre service public ».Le souvenir des grèves de 1995
Il ajoute : « Depuis 5-6 ans il y a de plus en plus de démissions à la SNCF. Beaucoup se demandent si ça vaut le coup de continuer. Ce n’est pas leur statut qui leur fait peur mais la réforme du ferroviaire. Certains ont presque honte d’aller au travail. Face aux usagers, ils sont en première ligne ». Mardi 24 septembre, Pascal défilera à Clermont-Ferrand, en gardant dans un coin de sa tête le souvenir des grèves de 1995 : « C’était grandiose. Cela a duré 3 semaines. On a sauvé les régimes sociaux et 30 000 km de lignes que Juppé voulait fermer. C’était une belle victoire mais pas mai 68 quand même ! ».Grève SNCF : les prévisions de trafic mardi 24 septembre en Auvergne-Rhône-Alpes
En raison d’un appel à la grève contre le projet de réforme des retraites, mardi 24 septembre, la circulation des trains sera perturbée sur l’ensemble du réseau SNCF. En Auvergne-Rhône-Alpes, le trafic des TER et Intercités sera impacté par ce mouvement interprofessionnel national.Trafic national :
Transilien : 2 trains sur 3 en moyenne
TGV : trafic normal sauf sur l’axe Atlantique (prévoir 4 trains sur 5)
Intercités : 2 trains sur 3 en moyenne
International : circulation normale sur Thalys et Eurostar
Trafic régional :
TER : 1 train sur 3 en moyenne
Intercités : 2 trains sur 3 en moyenne
TGV : trafic normal
Pour savoir si votre train est concerné par ces perturbations annoncées, la SNCF invite ses clients à se renseigner sur le site TER Auvergne-Rhône-Alpes.