Un phénix renaît de ses cendres à Davayat, dans le Puy-de-Dôme. Après les fermetures de son auberge puis de son food-truck, un cuisinier lance un nouveau concept : l'auberge 2.0. Il s’agit d’un distributeur automatique de ses plats situés en plein coeur du village.
À Davayat, non loin de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, un distributeur automatique de plats ravit les habitants depuis novembre, pour des prix allant de 6 à 12 euros. Un client raconte : “Ma fille se sert là de temps en temps et elle m’a dit que cela valait le coup quand elle est pressée, comme aujourd’hui”. Une cliente ajoute : “Je mange rarement des plats tout prêts. Mais là, c’est de la vraie cuisine, c’est plus intéressant qu’un plat surgelé”. Ces barquettes sont préparées 50 m plus loin. Sept ans après la fermeture de son auberge, Cyrille Marquet fait à nouveau tourner sa cuisine à plein régime. Il explique : “Je prépare un jarret de boeuf, avec une garniture aromatique à base de carottes, oignons thym et laurier. Maintenant, je vais jouer avec le feu, en baissant un peu pour éviter de cramer les légumes”.
"Là je fais ma petite cuisine tranquillement, sans stresser"
Après l’arrêt de son food-truck et une expérience dans un restaurant qui s’est mal terminée, le chef se lance dans cette aventure sur les conseils d’un ami : “Il m’a demandé clairement pourquoi je ne ferai pas des plats à emporter. J'ai regardé et cela se faisait déjà pas mal dans le nord, un peu par chez nous. Je me suis dit que j’allais faire la même chose que dans mon camion et que j’allais le mettre dans un distributeur. J'ai voulu apporter du renouveau et créer l’Auberge 2.0. Par rapport à un restaurant, c’est différent : il n’y a pas de menu ni de réservation ni de service. Là je fais ma petite cuisine tranquillement, sans stresser. J'ai moins de pression. Cela fait 25 ans que j’habite ici. J’ai envie de faire revivre mon village”. Il poursuit : “On ne sait jamais si on va vendre mais souvent, le dimanche, les gens rentrent de balade et pensent au distributeur”.
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Un projet soutenu par la mairie
L’objectif est de proposer en continu trois plats différents. Depuis début janvier, plus de 450 clients sont passés, alors chaque jour, il doit réapprovisionner ses casiers. Le cuisinier insiste : “Les gens adhèrent. Ils ont besoin d’un cuisinier proche de chez eux pour pouvoir se faire plaisir, à des prix corrects”. Cette initiative est soutenue par la mairie depuis le départ. Jean-Louis Fabre, maire (SE) de Davayat, souligne : “C’est un service supplémentaire qu’on apporte à la population. On est dans un village où quasiment tous les commerces ont disparu. On voit encore des enseignes sur des bâtiments mais c’est fermé. Ce sont des maisons d’habitation”. Ce mardi 28 janvier, il y a eu une dizaine de clients pour 150 euros de chiffre d’affaires. Cyrille Marquet se laisse six mois pour s’assurer de la rentabilité de son nouveau commerce.
Propos recueillis par Quentin Dehay / France 3 Auvergne