Avec son personnage de livreur un peu trop maladroit, Matis transforme chaque livraison en une vidéo virale sur Instagram. Entre chutes spectaculaires et gags improvisés, l'étudiant de Clermont-Ferrand n'a pas peur de se faire mal… pour faire rire. Sa recette ? S'éclater. Littéralement.
À Clermont-Ferrand, il y a un livreur qui ne se contente pas de livrer des pizzas ou des colis : il livre aussi des rires sur les réseaux sociaux. Matis Provillard, 21 ans, est étudiant en quatrième année de pharmacie et livreur pour Uber Eats depuis deux ans. À côté de ses études, il se fait de l’argent de poche, mais pas de n’importe quelle manière : il a transformé ses livraisons en vidéos virales sur le réseau social Instagram et lui ont rapidement valu une notoriété insolite. Elles cumulent pour la plupart les millions de vues.
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Tout a commencé en janvier 2024, avec une vidéo où il s'immisce dans la peau d’un livreur "un peu trop spécial". “POV : ta ville a le pire livreur”, tel était le titre de la vidéo, un clin d’œil à la tendance POV (Point of View) qui envahit les réseaux sociaux. Dans cette première vidéo, le "livraizoneur", comme il se prénomme sur Instagram, s'amuse à jouer les livreurs déjantés, totalement à côté de la plaque. "J'avais juste envie de faire rire, et j'ai trouvé que ce format pouvait vraiment marcher", confie l'étudiant. Résultat : un carton. Les vues s’envolent et lui donnent l'idée de pousser son délire encore plus loin.
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Un livreur qui fait tomber le sérieux … et parfois son vélo
Avec ce premier succès, l’idée de basculer dans le prank (ou caméra cachée) germe dans sa tête. “Pourquoi ne pas pousser ça plus loin et faire des vidéos avec de vrais clients ?” . Et c’est comme ça qu'il a commencé à expérimenter avec des caméras cachées, créant des situations où ses commandes étaient littéralement “détruites” sous les yeux des clients… avant de leur révéler que ce n’était qu’une blague. "Je fais ça pour rigoler, mais aussi pour me faire rire", avoue-t-il, un sourire malicieux au coin des lèvres.
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Ses vidéos ont très vite pris une tournure encore plus spectaculaire : il est devenu la star des cascades en tout genre. Sa signature ? Des chutes monumentales (mais sans casse !) sur son vélo ou en descente de pentes à roulettes. "Je me suis jamais fait mal. C’est presque scientifique, je crois que je suis résistant aux chutes. Bon, je prévois toujours mes cascades mais jamais où je vais tomber. Mais je fais attention", assure le cascadeur en herbe.
C’est d’ailleurs l’une de ses vidéos les plus spectaculaires – celle où il descend une pente à roulettes et envoie un colis en pleine descente avant de se vautrer sur des barrières – qui l’a catapulté sur le devant de la scène avec plus de 10 millions de vues sur Instagram. Mais, comme souvent avec les caméras cachées, tout n’est pas toujours tout rose. "La veille de l’interview, un client n’a pas trop apprécié la blague. Même après lui avoir expliqué que ce n'était pas sa vraie commande, il m’a quand même insulté", confie-t-il en rigolant. "C’est rare, mais ça arrive".
Un livreur… qui ne livre plus normalement !
Et comment Matis choisit-il ses victimes…enfin ses clients ? "Je ne choisis personne ! Chaque livraison est un potentiel piège. Parfois ils ne savent pas, parfois ils captent tout de suite que c’est une blague. Et parfois, je tombe sur quelqu’un qui n’a pas trop apprécié…" Il rit, pensant à l'une de ses dernières victimes, un client qui n'a pas été du tout réceptif à la blague et qui, même après les explications, n'a pas décoléré. "C’est rare, mais ça fait partie du jeu. Et puis, je suis là pour rigoler, pas pour fâcher", confie Matis, qui préfère retenir les bons moments. Ce qui est certain, c’est que, au fil des vidéos, son contenu a évolué : il titre ses vidéos en anglais, organise des partenariats avec des commerces locaux, et a une visibilité toujours plus grande.
Cependant, malgré le logo Uber Eats bien visible dans toutes ses vidéos, l’étudiant assure qu’il n’a jamais été contacté par la célèbre entreprise de livraison. "C’est un peu surprenant, en fait", s’étonne-t-il."J’utilise leur image, je fais des millions de vues, et pourtant… rien ! Je ne sais même pas ce qu’ils en pensent."
Il faut dire qu’entre ses études de pharmacie et ses vidéos à succès, Matis n’a pas le temps de se poser trop de questions."Je m’éclate !" , ponctue le livreur. Et avec ses cascades, ses blagues, et ses mises en scène toujours plus folles, il est clair que Matis a trouvé sa propre recette. Alors, un conseil : la prochaine fois que vous voyez un livreur débarquer sur un vélo… gardez bien vos yeux ouverts, vous pourriez être la prochaine victime d’une farce… bien livré !