Dans le cadre de la semaine mondiale de l’allaitement maternel, la clinique privée de la Châtaigneraie de Beaumont dans le Puy-de-Dôme organisait mardi 17 octobre une journée de sensibilisation et d’information.
« Moi, j’ai peur de l’étouffer en lui mettant la tête sous mon T-shirt pour lui donner le sein ! ». Autour de viennoiseries et d’un thé, une dizaine de femmes échangent très librement autour de l’allaitement. Peggy, l’une des sages-femmes présentes explique alors avec un sourire à la maman inquiète qu’il y a peu de risque pour l’enfant, « qui trouvera facilement le chemin pour téter ».
Répondre aux questions des mamans ou des futures mamans et les accompagner dans leur choix d’allaiter leur enfant : c’est le but de cette journée consacrée à l’allaitement maternel à la clinique privée de la Châtaigneraie.
Pour les entourer, Frédérique Manevy, puéricultrice et consultante en lactation rappelle les bienfaits de l’allaitement dans la constitution des défenses immunitaires de l’enfant, la prévention de l’obésité ou encore le moindre risque de cancer du sein pour les femmes qui allaitent au moins six mois.
Parmi ces mamans, Julie Mazoin est la fondatrice du groupe « Maman allaitante 63 » sur Facebook où près de 200 mamans puydomoises échangent leur expérience en la matière. « J’ai eu 3 enfants ; le premier je ne l’ai pas allaité, j’étais trop influencé par les avis extérieurs de ma belle-famille qui décrivait l’allaitement comme une contrainte. Le deuxième, j’ai tenu 4 mois avant de reprendre le travail. Pour le 3ème, je me suis battue pour l’allaiter le plus longtemps possible », décrit cette téléconseillère pour qui pouvoir allaiter s’apparente à un combat. Son dernier enfant a 13 mois. « Les femmes ont vraiment besoin d’écoute, la génération de nos mères n’est pas capable de répondre à nos questions, car elles n’ont pas allaité. », ajoute-t-elle.
Après une baisse régulière du nombre de femmes allaitantes jusqu’en 1995 où à peine plus d’une maman sur deux allaitait à la naissance, le pourcentage de femmes allaitantes est remonté à 66,7% aujourd’hui. Mais ce taux diminue considérablement lors du retour à la maison, vers 3 semaines puis de 10 à 12 semaines au moment de la reprise du travail. Six mois après l’accouchement, seules 18% des Françaises allaitent encore leur enfant contre 40% en Espagne et 70% en Suède.
Le ventre déjà bien rond, Manivone Ngonphetsy, suit les échanges. A 34 ans, cette agent administratif donnera naissance à son premier enfant en décembre... une petite fille. « J’ai décidé de l’allaiter car je crains les matériaux utilisés dans la fabrication des biberons et le lait en poudre industriel », explique cette future maman qui appréhende déjà le moment où elle devra reprendre le travail, deux mois après son accouchement. « La loi prévoit que les entreprises aménagent au moins deux fois une demie heure par jour pour que les femmes allaitantes puissent tirer leur lait », glisse alors Frédérique Manevy, pour la rassurer.