La place de la Victoire de Clermont-Ferrand sera-t-elle bientôt sans pergolas ? La préfecture du Puy-de-Dôme a demandé le retrait des pergolas de cinq restaurants de la place où se trouve la cathédrale. Un coup dur pour les restaurateurs concernés.
Ils sont cinq restaurateurs de la place de la Victoire, au pied de la cathédrale de Clermont-Ferrand, à disposer de pergolas. Un moyen pour se protéger de la pluie en été comme en hiver. Mais ils devront bientôt devoir s’en séparer. Pour la brasserie le Bar d’O, « bientôt » ce serait jeudi 14 avril. Sylvain Gimel est l’un des co-gérants du restaurant. Ils sont devenus propriétaires au mois de janvier dernier. Toutes les autorisations étaient donc caduques dont l’autorisation de posséder une pergola. « L’Etat nous a donc dit de la démonter. On avait 15 jours pour l’enlever. On devrait l’enlever jeudi, mais on veut la garder, on serait les seuls sans pergola sur la place. On perdrait des clients ».
Une demande spécifique pour les pergolas
La préfecture du Puy-de-Dôme justifie sa décision : « La mise en place de terrasses sur le domaine public nécessite de déposer une demande d’autorisation d’occupation temporaire du domaine public (AOT), cette dernière permettant l’installation de tables, chaises, parasols. De plus, les constructions fixes de type pergolas sur le domaine public sont soumises au dépôt, auprès de la mairie, d’une demande spécifique au titre du code de l’urbanisme et du code du patrimoine, avec consultation et accord obligatoire de l’architecte des bâtiments de France. Aussi, les pergolas installées sur le domaine public, sans autorisation préalable au titre du code de l’urbanisme, sont en infraction avec la réglementation en vigueur. À ce titre, une procédure contentieuse est déjà engagée à l’encontre d’un établissement ».
C’était une question de conformité par rapport au monument historique.
Sylvain Gimel, co-gérant du Bar d'O
Ce retrait de la pergola du Bar d’O n’est pas unique. La préfecture veut supprimer toutes les pergolas de la place de la Victoire, celles des cinq restaurants concernés. « C’était une question de conformité par rapport au monument historique, continue Sylvain Gimel. Ils ne veulent plus de fixations directement dans le sol dans la zone publique. Ils veulent qu’on mette un store que l’on puisse plier jusqu’au bout ». Sauf qu’une pergola, selon Sylvain Gimel, c’est autour de 22 000 euros. Aucun des restaurateurs n’a pu amortir l’achat de sa pergola.
33 000 euros le coût d'une pergola
Cédric Culioli est gérant du Chai victorius. Il a installé sa pergola à son arrivée pour un coût de 33 000 euros. « On a fait attention au niveau des couleurs lorsqu’on a installé les pergolas, ça faisait quelque chose de propre », explique le gérant. À l’intérieur de son restaurant, il dispose de 23 couverts, et sous sa pergola, il peut en mettre 24. « C’est très pratique en hiver, mais aussi tous les jours de pluie ». Son autorisation, d’avoir une pergola doit durer jusqu’en décembre, mais les restaurateurs sont dans l’incertitude. « On veut qu’ils nous disent ce qu’ils veulent vraiment qu’on puisse l’intégrer dans une durée infinie », ajoute Sylvain Gimel.
La préfecture affirme que « les exploitants pourront ainsi être accompagnés par l’ABF (Architectes des Bâtiments de France, NDLR) et les services de la ville pour redéfinir, et ce graduellement (selon leur possibilité d’investissement notamment), un aménagement de l’espace public conforme à la réglementation en vigueur. Des solutions alternatives existent et sont d’ailleurs mises en place dans d’autres métropoles aux abords de monuments protégés, sans affecter la fréquentation des établissements concernés ». Un dialogue est en cours entre la préfecture et les différents restaurateurs afin de trouver un projet de substitution.