La vache Highland, une race prometteuse face au changement climatique

Toute poilue et pas bien grande, la vache Highland est une des attractions du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand. Le cheptel de cette race venue d’Ecosse est encore modeste en France mais il est en plein développement. Son atout : des qualités rustiques qui lui permettraient de bien résister au changement climatique.

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Une vache de petite taille, de grandes cornes, un long toupet, des jolis poils : qu’elle soit noire ou rouge, la vache Highland ne passe pas inaperçue. Au Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, c’est même l’une des stars, avec des visiteurs ébahis devant ces bêtes dans les stalles. Parmi les spécimens présents, Seamus, un taureau de 4 ans attire le regard. Il pèse 850 kg et arrive du Vercors. Il est né en Ecosse et a déjà une belle carrière de reproducteur. On compte aujourd’hui environ 17 000 vaches Highland en France, avec 200 éleveurs. Parmi eux, Jean-François Delaire, éleveur à Vollore-Montagne, dans le Puy-de-Dôme : « Cette race est unique car elle est d’abord très belle, très adaptée à nos territoires de montagne et à nos terrains pauvres. Elle se nourrit de plantes ligneuses que les autres ne veulent pas. Elle entretient très bien les terrains, elle produit une viande de qualité, très fine. Cette vache est complémentaire de certaines races françaises ». Cet éleveur est convaincu du potentiel de cette race « Elle a un avenir prometteur car c’est une race rustique qui se contente de peu, en termes de prairie. Elle est souvent utilisée chez des éleveurs qui valorisent des terrains non mécanisables ».

Adaptée aux enjeux environnementaux

Elle s’adapte bien au changement climatique : « Malgré ses grands poils, elle résiste à la chaleur et au froid. Elle est pratique car elle ne demande pas de bâtiments et elle peut être conduite en plein air intégral, sans avoir de stabulation ». L’éleveur poursuit : « Par sa rusticité, elle a prouvé qu’elle savait s’adapter à des conditions extrêmes. Elle vient du nord de l’Ecosse, des hautes terres où le climat est très rude, à plus de 3 000 m d’altitude, et avec des terrains battus par les vents. Cette vache ne craint pas le soleil, son poil la protège. Elle est économe en nourriture et en eau. Elle boit moins que la moyenne : une race classique boit l’été une centaine de litres, la Highland ne boit que 50 à 60 litres ».

"Elle a besoin de moins de nourriture que d’autres races"

Emeric Deraedt, éleveur à Lachaux, dans le Puy-de-Dôme, est aussi président du Highland French Cattle Society, qui regroupe 115 éleveurs dans l’Hexagone. Lui aussi pense que cette race peut relever le défi du changement climatique : « Elle évolue bien dans les milieux boisés. Elle résiste bien aux conditions climatiques, qu’il fasse chaud ou froid. Elle a besoin de moins de nourriture que d’autres races. En été, elle donne tout à son veau, en lactation, mais ce qu’elle va trouver va lui suffire. Elle n’a pas besoin de trop d’apports nutritifs. Elle s’adapte bien ». Emeric est fier d’élever des bêtes qui ont su s’adapter : « La race remonte à la nuit des temps en Ecosse. Les Vikings ont apporté des vaches qu’ils ont croisées avec des bêtes autochtones. Le Herd book existe depuis les années 1800. Elle est arrivée en France surtout dans les années 90 et 2000. C’est en Bretagne qu’il y en a beaucoup car les importations étaient plus simples. On en trouve pas mal en Auvergne-Rhône-Alpes, car on a des massifs ». Il n’a pas toujours été agriculteur : « J’avais quelques parcelles autour de chez moi. J’ai cherché des animaux rustiques et simples à élever. J’avais un travail à côté, j’étais couvreur et chef de chantier. Quand j’ai vu les photos, je suis tombé amoureux. J’ai trouvé deux petites génisses. Un an après, je démissionnais de mon travail et je montais un cheptel ».

 

Une vache au fort potentiel économique

Installé depuis 2016, son cheptel est aujourd’hui constitué de 85 bêtes dont les mâles vont à la boucherie en vente directe et les femelles font de la reproduction. Pour les éleveurs, la vache Highland peut constituer un atout économique. Jean-François Delaire explique : « Un éleveur de Highland ne s’en sort pas forcément mieux qu’un éleveur classique mais il y a des élevages qui sont économiquement fiables, avec de la vente directe et de la sélection de reproducteurs. On est aussi souvent sur la diversification, avec des porcs ou des poules. On ne fait pas que de l’agriculture que pour faire joli. Elle doit être nourricière. C’est un métier passionnant, qui demande énormément d’investissement, de temps. L’élevage de ces vaches peut être nourricier pour l’éleveur. On peut très bien vivre avec des Highland ». L’alimentation de ses bêtes est aussi différente des autres races plus classiques : « C’est une vache élevée uniquement à l’herbe et au foin. On n’a pas l’étiquette bio mais je n’utilise pas d’engrais chimiques sur mon exploitation. Je n’ai pas recours aux antibiotiques. Je suis éleveur de vaches higland depuis 2011. J’ai eu un coup de cœur en voyant des photos, en cherchant sur Internet et en allant voir des éleveurs dans l’Allier. C’est chez l’un d’eux que j’ai trouvé mes deux premières vaches. Ca a démarré comme ça. Aujourd’hui, j’en ai un peu plus d’une trentaine. Elles sont destinées en priorité à la reproduction. Je fais aussi de la vente directe ».

Des éleveurs passionnés

Le Puydômois est fier d’élever ses vaches Highland. Son taureau est même le fond d’écran de son téléphone. « J’aime plus que tout cette race car elle est adaptée à notre territoire. Elle est belle. On noue des relations très belles avec cette vache. Les plus beaux moments sont quand on va s’assoir au milieu de son troupeau, au calme et que les vaches viennent en courant, même sans qu’on les appelle. Elle va très bien avec nos paysages ». Emeric Deraedt a aussi eu un coup de cœur pour la Highland : « On ne peut que l’aimer. Il n’y a qu’à regarder sa tête ! Son caractère est gentil et affectueux. Certaines vaches sont collantes ». Des vaches dociles et attachantes que l’on pourrait voir de plus en plus dans les prairies, en raison du réchauffement climatique.

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