Le 53ème congrès de la CGT à Clermont-Ferrand sous tension

Bousculade, envahissement de la scène, d'importantes tensions sont apparues lors de l'ouverture du 53ème congrès de la CGT le 27 mars à Clermont-Ferrand. Des désaccords autour de la succession à la tête du syndicat en sont la principale cause.

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Le congrès de la CGT s'ouvre lundi 27 mars dans l'agglomération de Clermont-Ferrand, jusqu'à vendredi, et à l'ouverture, des premières tensions sont apparues. Après des bousculades avant le début des séances, des sifflets et des accusations de "magouilles" se sont faits entendre. La scène a finalement été envahie. "On veut les résultats du vote !" scande un délégué.

Environ un millier de délégués sont rassemblés, dans un contexte particulier, celui d'une mobilisation contre la réforme des retraites qui a rebondi après plus de deux mois de contestation, et dans laquelle la CGT est aux avant-postes. Cela n'empêche ni les tensions, ni les désaccords, qui ont conduit à une bousculade musclée en entrant dans la salle, en début d'après-midi.

En toile de fonds, les profondes divisions du syndicat, et une incertitude persistante sur le nom de celle qui succédera à Philippe Martinez. En début d'après-midi, une vingtaine de personnes sont entrées de force dans la salle de la Grande Halle d'Auvergne à Cournon-d'Auvergne, parmi lesquelles Olivier Mateu, le secrétaire général de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône. Opposant radical à la ligne de M. Martinez, Olivier Mateu brigue sa succession, mais sa candidature est considérée comme non conforme aux règles définies par le Comité confédéral national (CCN). "On a une délégation de camarades de la région parisienne que certains souhaitent empêcher d'accéder au congrès (...) On estime que la commission mandats et votes n'a pas respecté les règles, c'est pour ça que les délégués sont là pour demander au congrès de trancher", a expliqué à la presse Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération Commerce et Services.


Membre de la commission mandats et votes, Sandy Penne a déploré "l'arrivée de camarades de la fédération du commerce qui n'étaient pas mandatés". Selon lui, des conflits sur le nom de certains délégués ont émergé entre la Fédération du commerce et l'Union départementale de Paris, mais la question a été tranchée démocratiquement, et la Fédération, qui est allée en justice, a été "déboutée". Peu après le début des débats, nouvelle montée de tensions lorsqu'a été soumise à l'approbation des congressistes la composition de la commission mandats et votes. Des délégués se sont positionnés de part et d'autre de la tribune pour réclamer que soient recomptées les voix des congressistes qui avaient voté à main levée, tout en criant "49.3, on n'en veut pas !".


"Vous voyez bien que le congrès a massivement voté contre la commission des mandats et votes", a dénoncé auprès de la presse le patron de la Fédération de la chimie, Emmanuel Lépine. "La commission est arrangée avant le début du congrès, on peut donc soupçonner toute magouille qui peut se passer derrière au niveau des votes, sachant que ce sont des votes électroniques", a-t-il dénoncé.
Les organisateurs à la tribune ont finalement accepté de procéder à un nouveau comptage, et la commission a été approuvée avec 416 voix pour, 408 contre et 89 abstentions.

"On ne lâchera rien"

En toile de fond de ces vives tensions, les profondes divisions au sein de la CGT, avec une bataille pour la succession non réglée, entre la candidate choisie par le sortant, Philippe Martinez, et une candidate officieuse proche des fédérations qui contestent sa ligne, Céline Verzeletti. Les congressistes ont mis en sourdine leurs divisions le temps du discours d'ouverture de Marie Buisson, occasion de dénoncer une nouvelle fois la volonté du gouvernement de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. 
Mme Buisson a fait savoir qu'Elisabeth Borne avait repris contact avec la CGT, "non pas pour nous annoncer qu'elle renonce à cette réforme injuste, injustifiable et injustifiée, mais pour nous souhaiter un bon congrès". "Alors, Mme la Première ministre, la CGT est bien là et vous pouvez lui faire savoir, mes camarades, qu'on ne lâchera rien !", a-t-elle enchaîné sous des applaudissements nourris.
Les congressistes ont décidé de suspendre leurs travaux mardi matin, le temps de participer à la manifestation qui se déroulera dans le centre de Clermont-Ferrand à 10H00, dans le cadre de la 10e journée de mobilisation contre la réforme.

- Avec AFP

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