Nombreux dans les grandes agglomérations françaises, les cafés inspirés de la pop culture se font une place désormais à Clermont-Ferrand. Vous pouvez déguster un café en jouant aux jeux vidéo, aux jeux de société ou simplement en regardant une série.
De Poudlard à Springfield, de Tatooine à Clermont-Ferrand, le café se réinvente. Ici, la pop culture est partout : dans vos assiettes, sur une télévision ou dans les discussions. "On a un aspect super convivial , on peut patienter avec nos amis en jouant aux jeux vidéo parce qu’il y a beaucoup de consoles", développe un client. "Ce n’est pas comme dans un bar où tu ne parles pas avec la personne d’à côté. Ici, c’est plus accueillant parce que l’on sait qu’on vient tous pour la même raison : l’ambiance pop culture/jeu vidéo. Donc, on a des centres d’intérêts communs qui font que ça rapproche", poursuit une autre.
Un modèle économique fragile
Le café est tenu par Clément et Amélie, un couple de passionnés. Ouvert en septembre, les débuts ont été un peu compliqués. Mais aujourd'hui, les clients, une trentaine par jour, sont comme chez eux. Les jeux vidéo sont accessibles gratuitement. Les prix des menus sont réduits. Comptez 8 euros. "Nous, on voulait surtout payer juste nos charges et permettre aux personnes en situation de précarité, comme les étudiants qui manquent d’argent, de pouvoir venir déguster des produits qui sont qualitatifs", explique Amélie Gerboulet, co-gérante d’Easter Egg Coffee.
"Clermont-Ferrand fait partie de ces villes qui sont assez étudiantes, assez jeunes et dynamiques, et pourtant manquent de ce genre d’établissements pour les jeunes", relève Clément Le Lay, un autre cogérant. Lui est devenu une véritable institution. Le Checkpoint café a ouvert en 2016, où il recevait un client par jour à l'époque, contre 50 en moyenne aujourd'hui. Le modèle économique reste fragile. "On a une image, on est installés, on est reconnus dans Clermont-Ferrand. Mais en vivre, ça reste très difficile, on reste quand même un secteur de niche", souligne Mattias Provost, le dernier cogérant.
Une génération décomplexée
Mais l'attachement des clients est fort, on parle même de communauté. "Nous, les amateurs de jeux vidéo, quand on était petits, on portait les stigmates de nos passions, vues un peu comme une sous-culture. Maintenant, on l’arbore fièrement et les gens se sentent encore plus à l’aise ici", poursuit Mattias Provost.
La pop culture se fait une place à Clermont-Ferrand. Porté par une génération décomplexée, fière des jeux sous toutes ses formes, de ses valeurs de partage et de bienveillance.
Propos recueillis par Romain Leloutre / France 3 Auvergne