"Le printemps du col" : à Clermont-Ferrand, un mois pour sensibiliser au cancer du col de l’utérus

Avec l’opération « Le printemps du col », le Planning familial de Clermont-Ferrand propose tout au long du mois de juin des actions pour promouvoir le dépistage du cancer de l’utérus. Des journées de permanences gratuites sont même organisées.

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Chaque année, d’après Santé Publique France, près de 3 000 femmes développent en France un cancer du col de l’utérus et 1 000 femmes en meurent. Le cancer du col de l’utérus est attribuable dans la grande majorité des cas à une infection persistante par un papillomavirus humain (HPV) à haut-risque, infection très fréquente, transmissible par contact sexuel. La vaccination et le dépistage sont donc essentiels. Tout au long du mois de juin, a lieu au niveau national, l’opération « Le printemps du col », un temps de mobilisation pour le dépistage du cancer du col de l’utérus.  Le Dr Maud Karinthi, gynécologue et directrice médicale du Planning familial de Clermont-Ferrand, explique : « Le centre de coordination du dépistage des cancers Auvergne-Rhône-Alpes organise « le printemps du col », en partenariat avec la Ligue contre le cancer. Le Planning familial de Clermont-Ferrand constitue un relai de cette campagne : nous sommes là pour proposer des frottis et pour faire du relai d’information et de prévention ».

Objectif prévention

En juin, le Planning familial de Clermont-Ferrand met donc l’accent sur la prévention : « A Clermont-Ferrand, au Planning familial, nous sommes ouverts du lundi au vendredi. On peut recevoir les patientes sans rendez-vous si elles veulent faire un frottis de dépistage. Il y a des journées qui sont ouvertes et animées par des bénévoles, avec des informations de prévention ». Ces journées ont lieu le 13 et le 20 juin de 13h30 à 17h30, et les 15 et 22 juin, de 9 heures à 17h30. Si ce mois de sensibilisation est organisé, c’est qu’informer au sujet de ce cancer est primordial : « On a une incidence de ce cancer qui est encore trop importante dans la population. C’est un cancer qui tue des femmes à 35-40 ans. C’est une grande cause nationale en termes d’objectifs de prévention dans la population générale. On a un taux de vaccination des femmes qui n’est pas suffisant. On veut aussi faire passer cette information. La vaccination est proposée à toute la population à partir de 11 ans. La prévention auprès des femmes, pour leurs enfants, est aussi importante ».

L'importance du dépistage

Le dépistage sauve des vies et reste la meilleure arme contre le cancer. Pour le cancer du col utérin, il consiste en un frottis de dépistage de 25 à 30 ans et en un test de recherche des papillomavirus (HPV) de 30 à 65 ans. Le Dr Maud Karinthi fait un constat amer : « De mon point de vue, les outils sont là car on peut même se faire dépister pour le papillomavirus en laboratoire. Les médecins peuvent tous le faire mais je pense qu’on ne martèle pas assez le message donc il y a trop de femmes qui passent au travers des mailles du filet ». La gynécologue rappelle l’importance du dépistage : « C’est un cancer qui met dix ans à évoluer. Si vous dépistez tôt le papillomavirus, vous êtes en lésion précancéreuse et il n’y a pas de problème de maladie. En revanche, si le cancer se développe, il tue des femmes en 3 à 5 ans. Ce cancer est vraiment très méchant. C’est une maladie qui est forcément liée à une MST donc il faut faire du vaccin, de la prévention. Avant tout problème, la prévention est essentielle, de manière à ne pas avoir de cancer du tout ».

La question de la désinformation

Elle déplore un manque d’information chez les femmes : « Il y a une désinformation de la population. Les femmes pensent qu’il faut aller chez le gynécologue pour ce dépistage. Tous les médecins généralistes, toutes les sages-femmes, les laboratoires peuvent pratiquer ce dépistage. Je pense que les médecins généralistes n’ont pas le temps donc ils ne posent même pas la question aux femmes. Il y a aussi à Clermont-Ferrand beaucoup de femmes qui n’ont plus de médecin traitant. On a un problème global d’accès aux soins. Il y a trop de femmes qui n’ont pas fait de frottis depuis cinq ou dix ans et qui ne se sont pas occupées d’elles. Elles font passer leur santé au second plan et je trouve cela grave ». Selon elle, il faut avant tout sensibiliser les plus jeunes : « Les populations jeunes sont celles que l’on vaccine. C’est auprès d’elles que l’on fait de la sensibilisation. Il s’agit de prévention des risques en matière de santé sexuelle. Il y a un gros travail d’éducation à faire auprès des plus jeunes ». Le Dr Maud Karinthi insiste : « De nombreuses femmes pensent que le planning familial n’est pas fait pour elles. Elles pensent que c’est pour les mineurs et les précaires. Or, on manque de gynécologues à Clermont-Ferrand. Depuis un an, au planning familial, on est centre de santé gynéco. On est ouvert à toutes les femmes, toute l’année. On prend les cartes vitales et on fait du tiers payant ». Le Planning familial de Clermont-Ferrand est situé au 13, rue des Quatre Passeports.

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