Les orages qui se sont abattus sur l’Auvergne le 11 juillet ont couché certaines parcelles de blé et retardent les moissons, prévues le week-end du 14 juillet. Les récoltes sont incertaines.
Les moissons auraient dû se tenir le week-end du 13 et 14 juillet, mais en Auvergne, les orages en ont décidé autrement. Les fortes pluies retardent la récolte, comme l’explique Baptiste Arnaud, agriculteur à Ménétrol (Puy-de-Dôme) et vice-président de la chambre d’agriculture : “Les moissons ne pourront pas se faire ce week-end parce qu’en plus des orages de grêle, on a eu pas mal d'eau. On a eu au minimum 30 millimètres sur tout le département, entre hier et avant-hier. En plus, les températures sont aujourd'hui assez basses pour la saison et ça ne sèche pas suffisamment vite.”
Une altération possible de la qualité
Sur les parcelles grêlées, la quantité récoltée sera moindre, mais le plus grand risque réside selon lui dans les précipitations : “Quoi qu’il en soit, les grains qui sont mûrs ou qui le sont presque, il ne faut plus qu’ils prennent d'eau parce que ça peut altérer leur qualité, notamment le poids spécifique. C'est le poids dans un volume de 100 litres. En dessous d'un certain poids, si le blé pèse moins de 76 kilos, il peut être déclassé pour la planification. Or, en Limagne, on a essentiellement des blés pour la planification. Le blé, une fois qu'il est mûr, il faut le récolter.”
Les pluies, ennemies du blé
Au niveau gustatif, il n’y aura aucune conséquence, promet Baptiste Arnaud : “Il y a tout un processus de triage pour faire ressortir les meilleurs grains. Dans une récolte, tous les grains ne sont pas abîmés.” Il annonce cependant une incertitude sur les volumes. “Au niveau France, on a un communiqué d’Arvalis qui nous annonce une des plus mauvaises récoltes depuis une dizaine d'années.” En effet, le communiqué indique : “Selon les prévisions, le rendement national en blé tendre atteindrait 64 q1/ha en 2024, soit - 13 % par rapport à 2023 et - 11 % par rapport à la moyenne 10 ans, dû à des conditions climatiques singulières tout au long du cycle du blé. Les pluies se sont installées sur l’ensemble des régions et sont venues fortement perturber les conditions de semis puis de croissance du blé, avec des impacts variables selon les types de sols.”
Les moissons reportées
“On n'est pas capable de prévoir réellement ni la qualité ni la quantité de nos récoltes”, explique Baptiste Arnaud. “Les conséquences des orages de jeudi soir, avec beaucoup de vent, sont que de nombreuses parcelles de blé ont été versées. Si on ne récolte pas ce blé rapidement, les grains vont germer. Ils sont en contact avec la terre. Si nos récoltes germent, ce sera catastrophique. On ne sait pas réellement quelles vont être les conséquences. Il y en aura, c’est sûr, mais c'est trop tôt pour les quantifier.” Les moissons, en attendant, sont reportées à la semaine prochaine : “Si la météo est juste, il devrait pleuvoir lundi puis faire beau toute la semaine.” En milieu de semaine, les batteuses devraient être de sortie dans les parcelles d’Auvergne.