Dimanche 10 décembre, bien qu’interdites par les préfectures du Puy-de-Dôme et de l’Allier, deux manifestations des Soulèvements de la Terre ont eu lieu à Cournon-d’Auvergne et à Cusset, à proximité des sites du groupe Lafarge. Ces rassemblements s’inscrivaient dans une campagne nationale du mouvement écologiste radical contre le cimentier, lui reprochant notamment « son rôle dans l’artificialisation des sols ».
Les Soulèvements de la Terre ont bravé l’arrêté préfectoral. Dimanche 10 décembre, en dépit d’une interdiction des préfectures de l’Allier et du Puy-de-Dôme, deux manifestations se sont tenues à Cusset et à Cournon-d’Auvergne. A Cusset, une trentaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie. A Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand, elles étaient un peu plus nombreuses, environ une cinquantaine, près d’un site du cimentier Lafarge, parfois les mêmes qui étaient présentes à Cusset le matin. Ces rassemblements étaient organisés par les Soulèvements des Volcans, le comité local des Soulèvements de la Terre.
Une campagne nationale
Ces rassemblements s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne nationale du mouvement, du 9 au 12 décembre, contre le cimentier. Paul, porte-parole du Soulèvement des Volcans, explique : " On a choisi cette journée à l’appel des Soulèvements nationaux, pour symboliser cette journée contre le monde du béton et contre l’entreprise Lafarge (...) qui finance l’artificialisation des sols et qui participe à ce monde qu’on aimerait voir changer. On est là malgré la présence policière et l’interdiction préfectorale. On a tenu à être présents même si c’est une petite présence. On a trouvé un terrain d’entente avec les forces de l’ordre pour ne pas trop s’approcher du site. On est là pour faire passer un message et de ce point de vue-là, c’est une petite victoire ". Les militants ont également rappelé qu'en 2022, Lafarge a été condamné à une amende de 780 millions de dollars pour avoir soutenu des organisations terroristes en Syrie dont le groupe État islamique, entre 2013 et 2014. L'entreprise reste mise en examen en France pour "complicité de crimes contre l'humanité".
Pas de débordements à signaler
Les rassemblements ont eu lieu dans le calme, sous bonne garde policière. Le porte-parole du mouvement local insiste : « Le groupe Lafarge est un des plus gros groupes français qui contribue à l’artificialisation des sols. C’est le leader mondial du béton. C’est un monde dont on voudrait se voir débarrasser. Aujourd’hui, les constructions sont massivement en béton. On artificialise, on construit du neuf alors que l’on sait très bien rénover. Il y a de nombreuses solutions qui existent et on aimerait les voir appliquées plutôt que des gens qui s’entêtent dans un vieux modèle qui ne fonctionne pas et qui est voué à l’échec ». Dans son arrêté, la préfecture du Puy-de-Dôme avait interdit la manifestation, redoutant que « des activistes et des individus plus radicaux ne tentent une action directe et des dégradations sur le site Lafarge ». La date de cette action n’a pas été choisie au hasard : elle marque le premier anniversaire de l’action du collectif contre la cimenterie de Bouc-Bel-Air à Marseille.