La question se pose, tant le nom du président du groupe Michelin, Jean-Dominique Senard, circule avec insistance dans la presse. Une candidature qu'une partie du patronat appelle d'ailleurs de ses voeux. L'actuel patron des patrons, Pierre Gattaz, achèvera son mandat en juillet 2018.
On ne compte plus les articles qui évoquent la succession de Pierre Gattaz. Après 5 ans de mandat, le président du Medef passera le flambeau en juillet 2018. Mais en coulisses, la bataille pour la succession à la tête de l'organisation patronale aurait déjà commencé. Et les spéculations vont bon train dans la presse, qui évoque les noms de plusieurs candidats potentiels.
Sans être exhaustif, on cite celui de Viviane Chaine-Ribeiro, présidente du Syntec qui regroupe des syndicats professionnels spécialisés dans l'ingénierie, le numérique, les études et le conseil, la formation professionnelle et l’événementiel.
Il y a aussi Alexandre Saubot, vice-président du Medef et président de l'IUMM ou encore Geoffroy Roux de Bézieux, également vice-président du Medef... Le président du Medef Auvergne Rhône-Alpes, Patrick Martin, est aussi un candidat potentiel.
Jean-Dominique Senard, homme providentiel ?
A cette liste, s'ajoute un autre nom : Jean-Dominique Senard, le président du groupe Michelin et co-président de l'agence économique de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Selon le Figaro, le patron de Michelin serait d'ailleurs "le candidat idéal dont rêvent beaucoup de patrons". Dans un article du 04/07/2017, le quotidien explique que pour ses supporteurs, il "coche toutes les cases".
Et l'article de détailler : "celles de la rigueur financière, du social, de l'expérience internationale et industrielle". Il apparaît comme "une sorte de 'supercandidat' qui aurait en outre l'avantage d'être en surplomb d'une bataille pour la présidence qui s'annonce déjà clivante", écrit Cécile Crouzel.
Plusieurs points à éclaircir
Reste toutefois plusieurs questions en suspens. D'abord, sur les intentions du principal intéressé.
Son mandat chez Michelin court jusqu'en mai 2019 et le dirigeant "vient tout juste de lancer une importante réorganisation interne", rappelle Marie Bellan pour les Echos (14/09/2017). Avant d'ajouter : "Il pourrait être mal perçu qu'il ne la mette pas en place lui-même. C'est du moins ce qui se dit dans le groupe".
Autre problème, la question de la limite d'âge. Pour pouvoir briguer la présidence, les candidats ne doivent pas être âgés de plus de 65 ans, selon les statuts de l'organisation patronale.
Mais comment interpréter le texte ? Jean-Dominique Senard, né en 1953, aura fêté ses 65 ans au moment de l'élection. "S'agit-il de soixante-cinq ans révolus ou non ?" s'interrogent les Echos.
Un aspect que le Medef va devoir clarifier. L'actuel président Pierre Gattaz a saisi dernièrement le comité statutaire du Medef, en vue de préparer le cadre de sa succession.