Métiers de la mode : quand des lycéens relèvent le défi de l'écologie

L'industrie textile est souvent décriée et considérée comme l'une des plus polluantes au monde. Dans un lycée professionnel près de Clermont-Ferrand, certains élèves, formés à ces métiers de la mode, sont sensibles à ces questions environnementales. Alors, l'établissement s'adapte. De nouveaux cours spécifiques vont notamment voir le jour.

Les élèves du lycée professionnel Marie Laurencin, à Riom près de Clermont-Ferrand, ont une quinzaine d’années et rêvent de devenir modéliste ou encore couturier. Léna, Elias, Fara et les autres apprennent à confectionner des vêtements. Pollution de l’air, gaspillage de l’eau ou encore présence de microplastiques… l’industrie textile est très souvent pointée du doigt en raison de son impact environnemental. Elle serait l’une des plus polluantes au monde. Alors comment réduire alors son impact environnemental ? Pour Léna Cuny, élève de seconde dans ce lycée professionnel, c’est “un sujet compliqué”. Elle confie : “Pour le moment, on ne s’y intéresse pas vraiment. On essaie d’acheter le moins de tissu quand on produit”. Elias, un autre élève, a sa solution : “Il faudrait créer des habits plus solides qui durent plus longtemps dans le temps”. "On pourrait réutiliser ce qui est usé pour créer d’autres vêtements”, ajoute une élève. 

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme 

Le up-cycling, autrement dit créer du neuf avec du vieux, se présente comme une alternative écologique. Du jean revisité aux vêtements de travail créés par les élèves, tous appartenaient aux salariés des transports en commun lyonnais. Les habits sont issus de dons d’élèves et du personnel.

Aujourd’hui, le lycée travaille sur un autre projet écoresponsable : le recyclage des chutes. Grégory Leulier, directeur délégué aux formations, indique : “On a pas mal de petits morceaux de tissus. Ils représentent un assez gros volume sur l’année". 

Mais le gros changement arrivera à la rentrée prochaine avec un nouveau référentiel pour le Bac Pro. Un module sera entièrement consacré au développement durable. “Plus de production et d’écologie”, c’est la devise de Darlène Borel, professeure de génie industriel textile. Elle précise : “Il y aura plus de gestion de production pour être plus économe en énergie. Tout cela n’est pas nouveau. On avait une bonne production française avant. Depuis quelque temps, elle a tendance à revenir en France”. Après tout, la mode n'est qu'un éternel recommencement. 

Propos recueillis par Laurence Laborie / France 3 Auvergne.