Presque invisible et silencieux, il est présent dans la quasi-totalité des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. Vecteur de maladies, le moustique tigre doit être surveillé. Voici ce que vous devez savoir et comment vous protéger des piqures.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le moustique tigre s’est installé progressivement, dans 10 des 12 départements de la région depuis 10 ans. Vous pouvez le croiser dans l’Ain, l’Ardèche, la Drôme, l’Isère, la Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Savoie, la Haute-Savoie et récemment le Cantal. Selon l’Agence Régionale de Santé, « seuls les départements de l’Allier et de la Haute-Loire restent peu impactés avec des détections ponctuelles de présence : une vigilance est toutefois nécessaire. »
Gare aux piqûres
Du fait de sa dangerosité, le moustique tigre fait l’objet d’une surveillance par les autorités. Aedes albopictus, dit « moustique tigre », est originaire d’Asie du Sud-Est. Pour le reconnaître, surveillez « sa coloration contrastée noire et blanche ». Il est difficile à repérer, à cause de sa très petite taille. Selon l’ARS, « il pique principalement à l’extérieur des habitations, pendant la journée, avec un pic d’agressivité à la levée du jour et au crépuscule ». On le trouve souvent dans l’eau stagnante, « comme les coupelles des pots de fleurs, les pneus usagés, les encombrants, les jeux d'enfants, les récupérateurs d’eau de pluie, les terrasses sur plots, les gouttières... Il n’a besoin que de petites quantités d’eau pour se développer », alerte l’ARS.
S’il faut autant s’en protéger, c’est parce que les piqûres de ce nuisible peuvent transmettre diverses maladies : la dengue, le chikungunya et le virus du Zika, dites « arboviroses ». Heureusement, ce n’est pas à chaque piqûre : le moustique tigre ne transmet ces maladies que lorsqu’il est lui-même contaminé.
Comment se protéger
« La lutte contre le moustique se fait principalement dans votre jardin », promet l’ARS. Cela s’explique par le fait que ce moustique ne s’éloigne pas ou peu de son lieu de naissance : « Le moustique tigre vit dans un périmètre de 150 mètres autour des gites larvaires. Ainsi un moustique tigre qui pique une personne est majoritairement né dans la propriété de cette personne ou dans son voisinage. »
Voici comment éviter qu’il prolifère chez vous
Quand vous êtes chez vous, prenez le temps d’observer les insectes qui s’y trouvent en essayant de détecter les moustiques tigres, et mettez en œuvre les moyens permettant de limiter leur prolifération : videz les coupelles, nettoyez les gouttières, couvrez les réservoirs d’eau, empêchez la stagnation d’eau dans les piscines hors d’usage, etc.
En 2020, l’ARS recense 110 cas d’arboviroses importés dont 105 cas de dengue et 2 cas de chikungunya : « Un nombre élevé de cas lié aux épidémies de dengue en cours à cette période dans les territoires ultra-marins français, notamment dans les Antilles Françaises, en Guyane et sur l’Ile de la Réunion. Aucun cas de contamination au niveau local, n’a été cependant mis en évidence dans la région. » En 2021, le nombre de cas recensés était « exceptionnellement faible », avec seulement seuls 20 cas de dengue confirmés. « Les restrictions de voyage et l’absence d’épidémie de dengue dans les territoires ultra-marins français expliquent cette baisse du nombre de cas. » L’année dernière, l’ARS a diligenté 29 investigations entomologiques à proximité des lieux fréquentés par les personnes affectées par la dengue. A 3 reprises, des traitements visant à la destruction des moustiques adultes. Un réseau de pièges à adultes a été mis en place dans les départements de l’Ain, l’Isère, le Rhône et la Savoie.
Le rôle de l’ARS
L’ARS effectue une surveillance active pour protéger la population des moustiques tigre :
- "La surveillance entomologique", dont est chargée l’Entente Interdépartementale Rhône-Alpes pour la Démoustication (EIRAD). Pour détecter de nouvelles espèces de nuisibles, l’EIRAD procède à l’installation et le suivi d'un réseau de pièges pondoirs dans chaque département, en particulier sur les sites sensibles. Vous pouvez y contribuer en faisant des signalements citoyens via le site www.signalement-moustique.fr lorsque vous apercevez un moustique tigre. Lorsqu’un danger est identifié, l’EIRAD engage la destruction des gites larvaires ou leur traitement lorsqu’ils ne peuvent être éliminés (traitements anti-larvaires). Si votre zone d’habitation est concernée, vous serez informés.
- "La surveillance épidémiologique" : lorsque des cas confirmés des maladies portées par le moustique tigre sont détectés, leur lieu de résidence et les alentours sont inspectés.
- "La sensibilisation des voyageurs" et personnes résidant dans les zones où le moustique est présent et actif.