Les jardins de toute une partie de la commune de Beaumont, près de Clermont-Ferrand, sont à sec. Depuis le mois de juillet, les petits ruisseaux qui couraient au milieu de leurs jardins, les "rases", ne coulent quasiment plus. Alors, où est passée l'eau ? Les habitants tentent d'éclaircir ce mystère.
Depuis le début du mois de juillet, Jeannette s’adonne à une activité un peu particulière : faire des allers-retours entre son domicile et son jardin de Beaumont, près de Clermont-Ferrand, avec un caddie rempli de bouteilles d’eau. C’est la seule solution qu’elle a trouvée pour arroser ses plantations. « Depuis plusieurs mois nous n’avons plus d’eau dans la rase qui alimentait tous les jardins. Beaucoup se servaient de cette eau. Suite à ça, comme il n’y avait plus d’eau, j’ai essayé d’en prendre dans un puits à côté. On a rempli 2 fois le container mais il n’y a plus d’eau dans le puits non plus. »
Des travaux mis en cause
Pour ces habitants, ce qui a fait disparaître l’eau, ce sont des travaux : un chantier d’assainissement qui a eu lieu un peu plus loin au début de l’été, juste avant la baisse du débit. Michel Jouinot, riverain, indique : « Les travaux ils ont eu lieu ici, avec tranchées de 4m50 de profondeur et 3m de large. Ces tranchées sont remplies de gravier, ce qui a créé des drains. La source est partie dans ces drains. »
La métropole, elle, assure avoir fait les travaux dans les règles de l’art et pointe comme autre cause possible la sécheresse, historique cette année. Mais les riverains n’y croient pas. Lucie Bouchet, habitante de Beaumont, indique : « Mon mari a 86 ans, il a toujours connu la rase, et même pendant les années de sécheresse, il y a toujours eu de l’eau. »
Une enquête de la métropole
A l’hôtel de ville, le maire connaît l’attachement de ces concitoyens à ce patrimoine, mentionné dans les écrits depuis plusieurs siècles. Il a donc organisé une réunion publique fin août, pour ouvrir le dialogue. La métropole a promis d’enquêter, selon le maire Jean-Paul Cuzin : « Les services de la métropole sont en train de contractualiser avec des hydrogéologues pour faire des sondages et installer des sondes piézoélectriques pour voir où est l’eau exactement et aller poser des drains pour la réacheminer dans le circuit de la rase ». En attendant, les riverains ont lancé une pétition pour maintenir la pression. Elle a recueilli près de 2 000 signatures.