Quelques militants de Nuit Debout sont venus assister, vendredi, au conseil municipal de Clermont-Ferrand. Une présence qui n'a pas été paisible : au bout d'environ 3 heures, Olivier Bianchi a choisi de faire évacuer la salle par les forces de l'ordre. Le conseil n'a pas pu être mené à son terme.

Vendredi en début de soirée, une quinzaine de militants du mouvement Nuit Debout ont perturbé le conseil municipal de Clermont-Ferrand. Le 11 avril, le maire socialiste de la ville Olivier Bianchi avait publié un tweet ironique: 


Après une interruption de séance, le maire a repris la séance vers 19H30 pour annoncer qu'il allait recevoir les manifestants. Ensuite, le conseil municipal
devait reprendre et si les manifestants ne quittaient pas les lieux "nous vous ferons évacuer par les forces de l'ordre", menace-t-il dans une ambiance électrique.

C'est très grave, dans la salle il y avait 20 personnes. Il y a 35.000 électeurs à Clermont-Ferrand. La démocratie, c'est que le conseil souverain puisse délibérer ! Olivier Bianchi


Avant de demander l'évacuation, il a interrompu la séance à deux reprises, et a discuté avec les militants présents, qui demandaient le droit d'occuper la place de Jaude, où le collectif Nuit debout se réunit. "Je leur ai rappelé que j'étais toujours favorable à ce qu'il puisse y avoir des réunions, mais que je ne voulais pas d'installations en dur sur la place", souligne Olivier Bianchi. "Après trois heures de patience et de tentative de dialogue face à un mur", il a fait procéder à l'évacuation de la salle. Bilan : un policier blessé et une interpellation.

Déroulé de la soirée

Comme toujours, le Conseil municipal a commencé à 18h00. Mais bien vite, puisque celui-ci se déroule en public, des militants de Nuit Debout entrent, mégaphone à la main, et interrompent la première délibération du jour au cri  de "Libérez nos palettes", vers 58'15 sur la vidéo de la soirée.
 A partir de là, et pendant 2 heures, le Conseil Municipal a sans arrêt été interrompu. L'opposition a préféré quitter la salle (à 1'45''44 sur la vidéo), alors que le maire était en train de prévenir les manifestants, après une première interruption de séance, de la nécessité de laisser le conseil oeuvrer.
"Nous constatons que vous ne faisez pas preuve de l'autorité nécessaire pour mener à bien les débats dans la sérénité. Nous constatons également que ce sont vos propres amis que vous n'arrivez pas à contrôler. Dans ces conditions, l'ensemble des élus du groupe de la droite et du centre quitte la séance et nous vous laissons entre vous", sourit Jean-Pierre Brenas (LR).

Le maire, lui, s'en tient jusque là au réglement intérieur, en faisant cesser la séance lorsqu'elle ne peut pas se tenir, mais prévient les manifestants : "Je vous reçoit, mais après, le Conseil se tient. Si vous maintenez votre présence bruyante dans cette assemblée, je vous ferai évacuer par les forces de l'ordre."

Près d'une heure plus tard, les élus reviennent dans la salle, avec la ferme intention de pouvoir délibérer cette fois. Peine perdue, les manifestants recommançant à faire usage du mégaphone. Le maire se décide alors à expliquer une dernière fois la situation et prévient très fermement des suites possibles de cet acte. "Nous sommes dans un pays où il y a une démocratie représentative avec des élections, des électeurs qui ont voté pour ce conseil. Vous n'avez ni à nous autoriser, ni à ne pas nous autoriser à délibérer. Les propos que vous venez de tenir sont d'une gravité extrême. Vous vous octroyez vous seul, sans aucune représentativité, sans aucun mandat, le droit d'interdire ce conseil municipal ou de l'autoriser. Je ne sais pas si vous mesurez ce que cela représente dans une vie démocratique. je vous informe que je prends note de ce que vous venez de dire, je vais continuer le conseil municipal sereinement et calmement, je vous interdis une nouvelle fois d'utiliser votre mégaphone, je vous ai prévenu et je ne vous le dirai pas 2 fois : si vous l'utilisez, je considère que vous attentez gravement à la démocratie républicaine et je vous ferai évacuer par les forces de l'ordre de la police nationale, seule habilitée à faire cela."

Cinq minutes plus tard, alors qu'une élue et que le maire tentaient une nouvelle fois de convaincre de l'importance des 72 points de délibération prévus à l'oredre du jour de ce conseil, un nouvel usage du mégaphone a été fait dans la salle (à 3'02''10 sur la vidéo). Olivier Bianchi se lève, demande que la préfète soit appelée et prévient que la salle va être évacuée par les forces de l'ordre. 

Quelques minutes plus tard, les policiers arrivent. Un attroupement se crée et est poussé vers la sortie. Parmi eux, des manifestants mais aussi des élus. Bilan de l'intervention : un policier blessé et une interpellation. Le conseil municipal n'a quant-à lui pas pu remprendre, faute d'élus en nombre suffisants à la 3e reprise des débats. Il sera donc reconvoqué mercredi 4 mai, mais cette fois-ci, il se déroulera à huis clos.
Des cris et des coups lors du conseil municipal qui se tenait vendredi soir en mairie de Clermont-Ferrand... L'assemblée a été perturbée par une quinzaine de militants de Nuit Debout. Après plusieurs interruptions de séance, ils ont dû être évacués par la police. Retour sur cette soirée mouvementée.

 

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