C’est l’équivalent des “Césars” mais pour les jeux vidéos : la cérémonie des Pégases. Charles Bardin, Auvergnat et co-fondateur du jeu vidéo Headbangers: Rhythm Royale a été nommé dans la catégorie “Meilleur innovation technologique”. Une très belle nouvelle pour le studio de cette jeune pousse auvergnate en devenir.
Deux jeux vidéo. Deux nominations. Ces dernières années ont été celles de la reconnaissance pour Charles Bardin. Cet ancien passionné de musique vient d’être nommé pour la deuxième fois en trois ans aux Pégases, l’équivalent des Césars du jeu vidéo. Headbangers: Rhythm Royale, son dernier jeu créé avec trois amis de longue date a été sélectionné dans la catégorie “Meilleur innovation technologique”. Pour ce créateur venu tout droit du Puy-de-Dôme, c'est une immense fierté. “C’est une reconnaissance de l’industrie pour nous, se réjouit-il. Le nom du studio parlera désormais à beaucoup de gens dans le monde du jeu vidéo. C’est une cérémonie qui arrive à mettre en avant des studios indépendants et pas seulement les géants comme Ubisoft. On côtoie les plus grands du milieu, c'est magnifique”.
Le premier jeu musical compétitif au monde
Le concept du jeu d’Headbangers : Rythme Royale est simple. C’est un jeu musical compétitif en ligne. Le principe : on crée un personnage, un pigeon en l'occurrence, on va lui faire remuer la tête en rythme dans plein de mini-jeux en compétition avec 30 joueurs. Partie après partie, le personnage doit tout faire pour être le dernier survivant et ainsi gagner le jeu.
Pour Charles Bardin, être nommé dans la catégorie “Meilleure innovation technologique” pour ce jeu est une évidence. “On s’est aperçus qu’un jeu musical compétitif n’avait jamais été fait. C’est donc le premier au monde”, s’enthousiasme le gamedesigner. Headbangers, c’est l’alliance parfaite des deux passions de Charles Bardin : la musique et les jeux vidéo. “J’ai commencé le piano à 7 ans et je jouais déjà mal aux jeux vidéo, se souvient-il. Quand j’y jouais, je prêtais une attention particulière à la musique. Celle du jeu Zelda, par exemple, a marqué toute une génération. Je voulais pouvoir créer moi aussi une musique de jeu vidéo aussi mythique”.
Après cela, tout va très vite pour le petit studio indépendant. Le jeu tape dans l'œil d’un grand éditeur anglais mais aussi et surtout du géant Microsoft qui leur donne moyens et ambitions. L’équipe du studio travaille alors avec pragmatisme pour créer un univers drôle et attrayant. Reste à trouver la bonne formule. C’est ainsi qu’une idée lui vient un peu par hasard. Il raconte : “On s’est dit qu’il nous fallait un personnage assez fort, identifiable et personnalisable. On l’a lentement cherché parce qu’il devait être fun et rigolo. Un jour, ma conjointe me voyait écouter de la musique et m’a dit : ‘Toi, quand tu écoutes de la musique, on dirait vraiment un pigeon qui secoue la tête’. Et tout de suite, ça a fait tilt dans ma tête. Qu’y a-t-il de plus international qu’un pigeon ?”.
Un jeu bourré de références à l’Auvergne
L'humour des quatre amis ne s'arrête pas là. Il fallait que le jeu soit "fun jusqu'au bout". Le studio de Charles Bardin et de ses amis s'appelle Glee Cheese Studio. Un nom qui n’a pas été donné par hasard…”Je suis Auvergnat. J’adore faire des références locales avec des jeux qui n’ont aucun rapport avec ça. Mettre un nom anglais pour désigner le fromage était inévitable”, s'amuse le président du studio. Alors, comme un clin d’œil à ses origines, Charles Bardin a inclus plein de petites références à la culture auvergnate tout au long du jeu. “Il faut bien ouvrir les oreilles pour capturer toutes les subtilités que nous avons incluses dans le jeu, avertit Charles Bardin. Elles sont bien cachées. Par exemple, à un moment, la fourme d’Ambert est évoquée. Et des joueurs américains m’ont posé la question sur ce qu'était la fourme d’Ambert. C’est drôle et ça permet de faire découvrir la culture auvergnate à l’autre bout de la planète”.
Une reconnaissance pour les créateurs indépendants
Une cérémonie de récompenses aussi prestigieuse que les Pégases est une incroyable caisse de résonance pour le petit studio auvergnat. Et un moyen de changer le regard porté sur le monde du jeu vidéo.”C’est transgénérationnel. Tout le monde a joué au moins une fois dans sa vie à un jeu vidéo. Cette cérémonie permet de faire connaître le milieu et de nous faire sortir de l’image du gros geek coincé dans sa chambre. Les mentalités évoluent. Et c’est l'indépendant qui apporte ça en allant toujours chercher un moyen d’être original”. Charles Bardin et son équipe se sentent prêts. Il l’assure, l’important n’est pas de gagner. “C’est surtout l’occasion de rencontrer d’autres passionnés comme nous et de passer un bon moment”. Si vous souhaitez savoir si Charles Bardin et son équipe décrocheront le fameux prix, rendez-vous le 7 mars 2024, sur France.tv.