Les retards et les annulations se multiplient sur la ligne SNCF entre Clermont-Ferrand et Paris. Trains annulés, retards allant parfois jusqu’à 5 heures, certains usagers réguliers n’en peuvent plus. Ils tirent la sonnette d’alarme.
La ligne SNCF reliant Paris à Clermont-Ferrand est dans la ligne de mire des usagers réguliers. Il y a un mois, une nouvelle pétition a été lancée, pointant du doigt les dysfonctionnements : retard à répétition, trains annulés, ces usagers réclament des solutions rapides : « On a des promesses depuis très longtemps sur l’amélioration de la ligne. J’ai retrouvé des publications qui datent de 2010 où on nous disait que sans délai, on allait améliorer la ligne. Les conditions de transport se dégradent de plus en plus malgré toutes les fermetures que l’on a les week-ends en raison de travaux sur la ligne », explique Eric Bougrat, l’un des usagers à l’origine de la pétition.
"On commence vraiment à être excédés"
Cet habitant d’Enval travaille sur Paris et fait en moyenne un aller-retour par semaine en train entre Clermont et Paris. Les difficultés rencontrées pour se rendre sur son lieu de travail sont pour lui quasi quotidiennes : « Souvent j’ai un retard à l’aller et un retard au retour, avec des arrivées sur Paris à plus de minuit quand je prends le dernier train. On n’est pas en train de dire qu’un retard ne doit jamais arriver mais on a souvent les mêmes pannes qui reviennent. On a des pannes de locomotive, un défaut de signalisation, un passage à niveau qui est défectueux. C’est souvent des problèmes liés aux infrastructures, parce qu’elles sont vieillissantes et à bout de souffle. Des chauffeurs de train nous disent que c’est vraiment du matériel très vieux. On subit ça. On commence vraiment à être excédés ».
Des retards fréquents
Face à ce constat, il tente de s’organiser avec d’autres voyageurs pour faire remonter leurs difficultés : « On est un groupe d’usagers réguliers, on communique entre nous et, ce qui a mis le feu aux poudres c’est qu’un matin, le 27 septembre, un contrôleur n’est pas venu et le train a été annulé. Tout ça fait qu’on est excédés. On est au courant que 750 millions d’euros ont été prévus pour les rails et les voitures mais on nous dit aussi qu’au terme de tout ça on aura un gain de temps de 9 minutes, mais pas avant l’horizon 2025. On se demande ce qu’on fait jusqu’en 2025, si on continue à subir des retards toutes les semaines ». Ce délai est pour lui, bien trop long : « On se demande si des choses ne pourraient pas être améliorées immédiatement. On ne va pas attendre les 5 prochaines années qu’il y ait le nouveau matériel. Ce n’est pas possible qu’on ait des retards, comme la semaine dernière, de 3 heures. Il y a eu des annulations de train le 12 octobre le matin, une annulation le 19… On n’en peut plus, ce n’est plus possible que ça continue comme ça. »
"Les gens sont à bout, complètement à bout"
Ces usagers en colère ont créé une page Facebook qui compte 475 membres et envisagent également de créer une association pour faire bouger les choses. En attendant, ils communiquent sur les désagréments rencontrés, comme l’affirme Eric Bougrat : « Une collègue m’a dit qu’elle n’en pouvait plus. La semaine dernière, elle a passé 12 heures dans le train. Un autre, professeur, n’en peut plus aussi. Les gens sont à bout, complètement à bout. » Derrière ce ras-le-bol, l’impression d’être moins considérés que d’autres régions : « On nous dit qu’il n’y a jamais d’argent, mais quand on voit qu’il y a 4 milliards d’euros qui ont été trouvés pour la ligne Bordeaux-Toulouse et que nous, à Clermont-Ferrand, on nous dit toujours que c’est trop cher, trop compliqué, très long, il y a quelque chose qui ne va pas. On trouve de l’argent pour d’autres projets. »
"Quand on donne 4,1 milliards pour Toulouse, on doit pouvoir trouver 2 à 3 milliards pour Clermont-Ferrand"
Le maire de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi s’était lui aussi indigné lors de cette annonce : « Je trouve assez insupportable de ne pas trouver à la hauteur des moyens financiers pour Clermont-Ferrand. Pour Clermont-Ferrand, on ne demande pas les 15 milliards de la LGV, mais on dit qu’entre ce qui a été prévu et annoncé par Djebbari (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports. NDLR) et ce dont nous aurions besoin pour être à peu près dans les clous, il nous faudrait 2 à 3 milliards. Quand on donne 4,1 milliards pour Toulouse, on doit pouvoir trouver 2 à 3 milliards pour Clermont-Ferrand. J’attends qu’on soit tous mobilisés ensemble ». Le collectif d’usagers porte désormais une revendication : mettre Clermont-Ferrand à 2h30 de Paris.