C'est un endroit par définition fermé, interdit d'accès. L'ancienne prison de Riom n'abrite plus de détenus depuis 2016. Mais pour la première fois de son histoire, à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, la maison centrale ouvre ses portes. Les 16 et 17 septembre, 800 visiteurs sont attendus sur les 2 jours. Les visites affichent complet pour ce lieu en pleine réhabilitation.
Près de Clermont-Ferrand, à l’ancien centre de détention de Riom, en 7 ans, rien n’a bougé. Le lieu a fermé en 2016 : 160 détenus vivaient entre ces murs. Plus de verrous, des cellules dans leur jus. Au parloir aussi, le temps s’est arrêté. Pascal Piera, guide conférencier au Pays d'Art et d'Histoire de Riom Limagne et Volcans, raconte : « Les prisonniers étaient accusés de crimes, de meurtres. Ils étaient impliqués dans des trafics de drogue, dans des affaires de viols en particulier. Les prisonniers étaient là pour de longues peines. Au parloir, les détenus pouvaient voir leur famille le week-end, les jours de fête. Il y a avait 160 prisonniers et jusqu’à 120 membres du personnel dont 90 surveillants ».
Une architecture remarquable
Avant d’être une prison, le bâtiment abritait un monastère. Le couvent des Cordeliers a été construit au milieu du XIVème siècle. Pascal Piera poursuit : « Ce couvent va être par la suite transformé en prison, dès le début du XIXe siècle. Il va devenir une maison centrale ».
Un passé chargé d’histoire et une architecture remarquable à bien des égards. L’ensemble de l’édifice est inscrit aux Monuments Historiques.
Le guide conférencier souligne : « Ce cloître est le seul cloître gothique complet en Auvergne. Il a de belles dimensions et il est entièrement en pierres de Volvic. L’autre bâtiment exceptionnel est l’ancienne administration, également en pierres de Volvic : il peut être considéré comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture pénitentiaire en France. Ce bâtiment se rattache à l’architecture néo-classique ».
Un projet de réhabilitation en cours
Respecter les lieux tout en leur donnant une nouvelle vie : la municipalité a de grandes ambitions pour l’ancien centre de détention. Situé au cœur de Riom, la ville est en train de racheter le site à l’Etat pour 430 000 euros. Pierre Pécoul, maire (SE) de Riom, rappelle : « Les friches carcérales sont une verrue dans le centre-ville. Aujourd’hui notre idée est de redonner de la vie au centre-ville, de permettre un développement du commerce. Il n’y a pas d’hôtel dans le centre-ville ou presque plus. Il faut réhabiliter ce bâtiment pour y mettre un hôtel, des logements. On a un gros projet avec l’Université Clermont Auvergne ».
Une prison ouverte pour les Journées du Patrimoine
Une maison de santé est également à l’étude. A l’issue de l’appel à projets, quatre candidats ont été retenus. Ils ont jusqu’à fin novembre pour rendre leur copie. Les premiers travaux pourraient débuter en 2026.
Des visiteurs pourront découvrir ces lieux à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine. Mais les visites affichent déjà complet. L'ancienne maison d'arrêt de Riom ouvrira aussi ses portes ce week-end avec des visites libres l'après-midi et une exposition.
Propos recueillis par Laurence Laborie / France 3 Auvergne